En ralentissement aux États-Unis, à la peine en France, le marché de la beauté pâtit de l’inflation passée des années précédentes et des incertitudes de l’économie mondiale. Certaines catégories, à l’image du parfum, continuent toutefois à tirer leur épingle du jeu et devraient contribuer à une bonne part de la croissance du secteur.

Le contexte est plutôt favorable aux sociétés très fortes sur la catégorie parfum, à l’image d’Interparfums qui a enregistré une progression de ses ventes de 5,8% au premier semestre 2025, tiré par une forte performance aux États-Unis. Le groupe qui a conclu un accord de licence avec la maison de maroquinerie française Longchamp continu à se renforcer dans ce secteur.

De son côté, dans la foulée de l’annonce de l’instauration par les États-Unis de droits de douane de 15% sur les produits de l’Union européenne, L’Oréal a fait état d’une progression de 1,6% de son chiffre d’affaires au premier semestre 2025. Le numéro un mondial des cosmétiques demeure confiant pour l’ensemble de l’exercice.

En revanche, d’autres géants du secteur, à l’image de Coty ou du groupe Estée Lauder sont à la peine.

Plusieurs innovations et lancements notables ont également marqué l’été. Rare Beauty, la marque de Selena Gomez, a lancé sa première eau de parfum accompagnée de quatre primers de parfum (baptisés Fragrance Layering Balms). Son flacon a été conçu pour offrir une prise en main facile, même pour celles et ceux ayant des difficultés de préhension.

Après son incursion réussie dans la parfumerie en 2016, Louis Vuitton a présenté sa première ligne de maquillage ultra-luxe en collaboration avec la maquilleuse britannique Pat McGrath.

Notons également le lancement d’une nouvelle marque de parfumerie grand public par le groupe Coty, désireux de profiter de la croissance de la catégorie.

Côté réglementations, le Brésil a finalement rejoint la cohorte des pays interdisant de tester les cosmétiques sur les animaux, tandis que le gouvernement britannique a annoncé son intention durcir les contrôles sur les procédures esthétiques à haut risque.

Début juillet, la Commission européenne a dévoilé son plan d’action pour l’industrie chimique européenne, avec l’objectif de simplifier les règles applicables aux cosmétiques et aux produits chimiques. Si les industriels ont salué un bon l’équilibre entre sécurité et innovation, tandis que les associations de consommateurs s’inquiètent de potentiels risques.

Conduites sous l’égide de l’ONU, les négociations sur un traité international pour réduire la pollution plastique ont de nouveau échoué à Genève. Peu soucieux, en revanche, de la recherche du consensus, le Président américain Donald Trump déroule côté son programme protectionniste. Les produits de l’Union européenne importés aux États-Unis seront donc soumis à un taux de 15%, le même taux s’applique aux produits sud-coréens, les produits suisses sont soumis à une taxe 30%, tandis que les produits britanniques supporteront des droits de 10%. Par ailleurs, le 29 août, l’exemption de droits de douane dont bénéficiaient les petits colis entrant aux États-Unis par voie postale a pris fin.

Pour la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), ce retour du protectionnisme constitue une menace pour la cosmétique française, première exportatrice mondiale. S’il estime que ce "n’est pas une bonne nouvelle" pour le secteur des cosmétiques, Nicolas Hieronimus, le directeur général de L’Oréal estime que des droits de 15% restent "gérables" pour le groupe.