L’Académie souligne que « le principe de précaution ne saurait justifier une attitude systématiquement alarmiste, surtout quand celle-ci est fondée sur une expérimentation non pertinente, et alors que nombre de cosmétiques pour bébés sont utilisés depuis plusieurs générations dans le monde sans conséquences sanitaires apparentes ». Selon l’Académie, « il ne peut y avoir de médecine que fondée sur les faits » et « inquiéter l’opinion sans preuve n’est en aucun cas une démarche scientifique et éthique ».

Courant septembre, le Comité pour le développement durable en santé (C2DS), regroupant médecins, chimistes, cancérologues ou directeurs d’établissements de santé, avait parlé en septembre d’un « cocktail toxique » en désignant les cosmétiques distribués dans les maternités françaises. Peu de temps après, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, a indiqué qu’elle demanderait à l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) de lancer une étude sur le risque des cosmétiques pendant la grossesse et chez le jeune enfant, « notamment les cosmétiques distribués dans les maternités ».

L’Académie de médecine souligne néanmoins qu’un certain nombre d’inconnues demeurent au sujet de la physiologie des jeunes enfants, notamment en matière d’absorption percutanée, et recommande donc :

 « de limiter le plus possible le nombre d’ingrédients entrant dans la composition des produits utilisés chez les nourrissons et les jeunes enfants » qu’elle estime actuellement compris entre 8 et 15 substances ;
 « de n’admettre dans la composition des produits cosmétiques pour bébés que des substances dont l’absence de toxicité a été démontrée »
 «  de veiller à ce que tous les composants entrant dans la composition des cosmétiques pour bébés soient clairement mentionnés sur l’emballage ».
 de « développer une recherche appropriée et pertinente »
 et « de renforcer les cosmétovigilance ».