Une crise forte mais de courte durée

Les exportations françaises de produits cosmétiques ont fortement reculé à partir du quatrième trimestre 2008 dans un contexte de crise mondiale, mais ce phénomène a été de courte durée, puisque qu’une reprise s’est amorcée dès le deuxième trimestre 2009 et a été confirmée au troisième trimestre, indiquent les douanes françaises.

En 2008, les exportations françaises de cosmétiques (parfums, produits de beauté, préparations capillaires, autres cosmétiques) s’élevaient à 9,6 milliards d’euros. Elles ont enregistré une croissance soutenue depuis 1998, avec une moyenne annuelle de +6,2%, contre +4,0 % pour l’ensemble des exportations françaises.

Le dynamisme de ce secteur résulte de ses capacités d’innovation, de son positionnement haut de gamme, du vieillissement de la population, et de l’élévation des niveaux de vie. Dans le contexte de la crise récente, la capacité de résistance de l’industrie française s’explique aussi par «  un positionnement favorable sur les marchés émergents ».

Croissance sur les marchés émergents

Selon les douanes, « le dynamisme des ventes de cosmétiques s’explique pour partie par un positionnement favorable sur les marchés émergents à croissance rapide, alors que l’Union européenne occupe une moindre place que dans l’ensemble des exportations françaises (50 %, contre 64 %). Entre 1998 et 2008, la progression des ventes aux pays émergents est deux fois plus rapide que celle de l’ensemble des exportations de cosmétiques ».

La part des pays émergents dans l’ensemble des ventes de cosmétiques est ainsi passée de 14,9 % en 1998, à 24,6 % en 2008, avec des ventes particulièrement soutenues en Chine et en Russie.

Une tendance que confirme Jean-Paul Agon, le Directeur général du groupe L’Oréal, dans une interview au journal Le Monde du 6 novembre dernier : « Dans les dix ans à venir, nos clients seront majoritairement chinois, indiens, brésiliens ou indonésiens. » Alors que le groupe L’Oréal réalise déjà 60 % de son activité hors Europe, cette proportion devrait, selon Jean-Paul Agon, rapidement passer à 90 %. « Tôt ou tard, le chiffre d’affaires rattrape la démographie, » affirmait-il.

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Diversification des opérateurs

La direction des douanes constate également que le nombre d’entreprises exportatrices évolue dans l’industrie cosmétique à contre-courant de la tendance nationale. Alors que le nombre global des exportateurs français tend à diminuer, la situation est toute différente dans l’industrie cosmétique où le nombre d’entreprises qui s’aventurent sur les marchés internationaux continue de progresser. Il s’agit plutôt de PME. «  Les entreprises exportatrices de cosmétiques restent moins concentrées que la moyenne nationale. Les entreprises de 20 à 250 salariés et celles de plus de 250 sont relativement plus nombreuses pour les cosmétiques que pour l’ensemble de l’économie (41 % des opérateurs contre 26 %) pour, dans les deux cas, environ 80 % des montants exportés, » note la direction des douanes.

Les exportations françaises restent cependant dominées par les grands groupes. « Pour les parfums, les dix premiers exportateurs représentent près de 60 % des ventes, deux grands groupes étant à l’origine du quart des ventes. Pour les produits de beauté, les dix premiers exportateurs captent la moitié des ventes, dont un cinquième vient d’un seul grand groupe, » affirment les douanes.

Au final, la France conserve sa place de leader mondial de l’industrie cosmétiques, avec près de 25 % des parts de marché mondiales, devant l’Allemagne, les États-Unis, et le Royaume-Uni.