L’engagement "clean beauty" est devenu une ligne de base à partir de laquelle les produits doivent se construire, mais les attentes des consommateurs vont bien au-delà (Photo : © Veryulissa - shutterstock.com)

La beauté en 2030

Pour imaginer la beauté en 2030, Vincent Gallon est revenu en introduction sur les principales évolutions démographiques attendues : l’affirmation des marchés asiatiques et notamment d’Asie du sud (Inde, Indonésie, Malaisie), mais aussi l’émergence du continent africain. En 2030, le Nigéria aura accumulé +62.7% de croissance démographique et le continent africain sera le 2e le plus peuplé au monde. La croissance urbaine sera une réalité avec 37 mégacités de plus de 10 millions d’habitants et des zones urbaines rassemblant 5 milliards d’individus. Leila Rochet-Podvin de l’agence Cosmetics Inspiration & Creation confirmeque « nous entrons dans l’ère de la réinvention radicale ». Les codes de la beauté sont cassés, la confiance dans les marques est challengée, les consommatrices sont multifacettes, les frontières perdent leurs limites.

La recherche de compromis

Face à cette remise en question de l’existant, les évolutions proposées passent par des compromis. Dans le domaine des solaires, Ludivine Burlot du Laboratoire Shadeline explique qu’il n’y a pas à ce jour de produits pouvant répondre à toutes les demandes : de respect de l’environnement, d’absence dans la formule de filtre chimique et de sensorialité optimale. « Nous devons faire des choix et ce qui importe est d’expliquer aux consommateurs notre positionnement ». Même constat au niveau du pack où Gérald Martines de In.Signes expose les nombreuses facettes, souvent sous estimées, de la recherche du pack durable. « Ce n’est pas parce que le matériau utilisé est recyclable qu’il l’est réellement, faut-il encore qu’il existe un flux pour cela sinon il génère un déchet ». À ce jour, sur les 300 milliards de tonnes de plastique consommées chaque année, 1% seulement n’est pas d’origine pétrochimique. La route est longue mais les initiatives sont nombreuses comme celle de la société Cozie qui mise sur des cosmétiques vendus en flacons rechargeables.

Au-delà du vert

Le green n’est plus le levier principal d’achats selon Vanessa Moreno de Dynvibe. « Les clients demandent aussi que les produits apportent du plaisir, de l’expérience, de l’efficacité, du fun ». Une enquête menée par la société Dynvibe sur 3500 français sur les clefs de succès d’une « love brand » a mis en avant quatre demandes principales des consommateurs : le besoin d’aide dans le quotidien, de simplifier et de rationaliser leur vie et d’apporter des bouffées d’oxygène. Pascale Brousse de Trend Sourcing confirme que l’engagement écologique est devenu une ligne de base à partir de laquelle les produits doivent se construire.

Des indies brands hors des sentiers battus

Demain Beauty lancée très récemment par Sandra Gasmi mise sur une approche hollistique de la beauté avec des compléments alimentaires proposées en plus d’une gamme courte de produits cosmétiques. Freedge Beauty de son côté s’appuie sur le potentiel d’activité des fruits et légumes de saison pour proposer des cosmétiques frais livrés à la maison et dont les bénéfices pour la peau s’avèrent être très rapides. Nide_Co co-crée ses produits avec les consommateurs pour offrir ce dont les utilisateurs ont vraiment besoin.

D’autres sujets ont été abordés tels que l’impact de l’intelligence artificielle dans la recommandation des produits, la clean beauty, les innovations en termes d’ingrédients et de formulations cosmétique, les émotions pour faire de cette journée, un panorama à 360° des innovations en cosmétique.

La journée a été aussi l’occasion pour Premium Beauty News de rendre un hommage à Marie-Alice Dibon qui depuis trois ans co-organisait ces rendez-vous annuels, événements qui dès lors vont s’appeler MAD Cosmetics Innovations. La sœur de Marie-Alice Dibon, Hélène de Ponsay était présente. Elle a créé à la suite du décès tragique de sa sœur l’association Union Nationales des familles de féminicide www.unff.fr.