Avec l’obligation du port du masque dans certains lieux publics et au travail, il était prévisible que les habitudes en matière de maquillage devraient évoluer. Concrètement, il semble que les consommatrices ont vite jugé le rouge à lèvres inconciliable avec le masque de protection : du gloss au rouge mat « rien ne tient, ça bave, ça transpire », et le masque finit rouge, nude, ou rose... Résultat, les Françaises ont renoncé à mettre leurs lèvres en valeur.

Le regard mais plus les lèvres

À en croire un sondage réalisé par My Little Box [1], ce sont même 7 Françaises sur 10 qui zappent désormais l’étape rouge à lèvres au profit du masque de protection.

Une tendance confirmée par une étude confiée à l’Ifop par le label Slow Cosmétique [2] : 44% des femmes se maquillant régulièrement avouent ne pas du tout avoir maquillé leurs lèvres sous leur masque, mais ont continué à sublimer leur regard (46%).

Moins de maquillage plus de soin

Pour autant, il ne faut pas croire que les femmes ont totalement renoncé au make-up au quotidien. Les deux tiers des personnes interrogées par My Little Box indiquent ainsi continuer à se maquiller. Constat similaire du côté de l’Ifop qui observe qu’aujourd’hui 55% des femmes se maquillent au moins une fois par semaine. Une tendance encore plus accentuée chez celles exerçant une profession intermédiaire (61%).

Le confinement a pourtant bel et bien bouleversé les habitudes “make-up” des Françaises, puisqu’aujourd’hui, selon l’Ifop, 21% des femmes se maquillent tous les jours contre 42% avant le confinement ! Même si elles restent une grande majorité (49%) à affirmer se maquiller autant que les années précédentes à la même période.

L’Ifop confirme par ailleurs l’accélération de la croissance de la catégorie soin au détriment de celle du maquillage. Une tendance déjà relevée par The NPD Group à partir des chiffres de vente en ligne de la beauté premium durant le confinement.

Celui-ci a aussi été l’occasion pour les femmes les plus jeunes de s’assumer au naturel : 53% des moins de 30 ans affirment ainsi se maquiller moins qu’avant. Elles sont en revanche nombreuses à avoir profité de l’occasion pour tester masques de soin et crèmes maison en tout genre, pour leur peau et leurs cheveux.

Même constat chez MyLittleBox qui note que pas moins de 70% des femmes ont « laissé leur peau respirer » pendant le confinement, privilégiant le "no make-up". Une tendance forte qui n’a toutefois pas perduré à l’issue de cette période de distanciation sociale, puisque seulement 1 femme sur 10 n’est pas revenue vers ses essentiels maquillage préférés.

Un constat quasi identique pour le port du soutien-gorge, puisque 50% des Françaises n’en ont pas mis durant le confinement, mais que seulement 1 sur 6 prévoit d’y renoncer définitivement.

Consommer éthique et responsable

Principales raisons de ce désengagement vis-à-vis du maquillage selon l’Ifop ? D’abord, améliorer la qualité de sa peau (50%). On observe ensuite une tendance au fait de s’assumer au naturel (48%), ou encore d’éviter des produits dont la composition chimique est potentiellement mauvaise pour la peau (48%).

Comme l’avait déjà relevé My Beauty Community dans une étude post-confinement, les causes éthiques (environnementales et animales) ne sont toutefois pas en reste. Selon l’Ifop, 29% affirment que ce sont les raisons déterminantes à de leur pause make-up, devant le gain de temps (21%) et les motifs financiers (23%).

S’assumer au naturel ?

Le maquillage reste toutefois un élément de bien être important pour une grande majorité de femmes : 86% des femmes actives se maquillant régulièrement se sentent plus belle maquillées. Et la pression sociale en la matière reste forte, l’absence de make-up est assez souvent perçu comme un signe de négligence, que ce soit en soirée (33%), au restaurant (28%), au travail (26%), et même en réunion familiale (20%) ou simplement dans la rue ou dans les commerces (17%).

Le maquillage est ainsi perçu comme le fait d’être présentable, notamment au travail : 34% des Français pensent qu’une femme devrait toujours porter un minimum de maquillage sur son lieu de travail. Un avis que partagent notamment la moitié des femmes qui se maquillent déjà quotidiennement (50%).

Mais, dans son étude pour le label Slow Cosmétique, l’Ifop observe une tendance des femmes à vouloir s’assumer au naturel, notamment parmi les plus jeunes qui sont 57% à s’assumer au naturel, aussi bien en présentiel, qu’en télétravail (57%).