Le Groupe de travail européen sur les standards cosmétiques - un regroupement de certificateurs européens de cosmétiques naturels et biologiques [1] qui totalise plus de 1000 entreprises certifiées pour plus de 11000 produits, a récemment lancé une consultation publique sur son projet de standard européen.

La publication de ce texte est le résultat de plus de six années de discussions pour parvenir à un ensemble de règles couvrant tous les aspects de la production de cosmétiques susceptibles de bénéficier d’une certification « naturel » ou « bio » en Europe. La consultation publique est ouverte pour deux mois. « Compte tenu de l’importance de cette avancée, nous avons pensé qu’il était vital d’ouvrir le standard à une consultation publique aussi large que possible. Tous les commentaires de fabricants de cosmétiques, de certificateurs, d’associations ou de consommateurs seront les bienvenus, » a indiqué Francis Blake, de la Soil Association.

Plus d’information est disponible à l’adresse www.cosmos-standard.org. Le groupe de travail demande que les commentaires soient transmis à l’adresse info@cosmos-standard.org avant le 4 janvier 2009.

Les détails sur la façon dont le nouveau standard supplanterait ou cohabiterait avec les référentiels nationaux n’ont pas été entièrement révélés, mais il semble que les différents certificateurs conserveront la possibilité de développer leurs propres textes, à la condition de respecter les principes du texte harmonisé. Le nouveau standard pourrait ainsi s’avérer peu utile pour alléger les barrières au commerce créées par des labels naturels ou bios qui diffèrent d’un pays à l’autre.

Entre temps, une pléthore de standards proposant des définitions alternatives des cosmétiques naturels ou biologiques sont apparus en Europe et en Amérique du Nord. Avec le soutien de marques internationales comme Weleda, Dr. Hauschka ou Logona, le projet NaTrue a ainsi gagné du terrain en Europe et effectue un fort lobbying auprès des institutions européennes. De l’autre côté de l’Atlantique, des initiatives privées comme NSF ou OASIS (Organic and Sustainable Industry Standards) intéressent également tous les fabricants qui recherchent une alternative aux règles implacables du programme bio du Département américain de l’agriculture (USDA-NOP), qui s’avère beaucoup plus adapté aux aliments qu’aux produits cosmétiques.

Afin d’aider les fabricants de cosmétiques, les formulateurs et les fournisseurs d’ingrédients à comprendre les différences entre ces référentiels et leurs implications pratiques, Organic Monitor a conçu un « Cour de cosmétique naturelle » (“Natural Cosmetics Masterclass”). Le programme a été préparé pour guider les sociétés au travers du labyrinthe de ses référentiels, en particulier du point de vue technique, de la formulation et de toutes les questions liées aux ingrédients. La première session se tiendra à Londres, le 4 décembre 2008.

Mais qui guidera les consomateurs ?

À ce jour, seul David Bronner, un fabricant de produits de soin et un des pionniers du marché des savons naturels aux Etats-Unis, s’est déclaré volontaire pour cette tâche. Soutenu par l’Association américaine des consommateurs de produits bios (OCA), David Bronner a récemment proposé une classification à cinq étoiles pour comparer et classer les standards relatifs aux cosmétiques naturels et bios. Compte-tenu du fait que David Bronner part du principe que les règles concernant les revendications des produits cosmétiques devraient être identiques à celles de la nourriture, il arrive logiquement à la conclusion que le label USDA est celui qui offre les meilleures garanties aux consommateurs. David Bronner est par ailleurs le fondateur de la marque Dr. Bronner’s Magic Soaps et il est impliqué dans la campagne « Coming Clean », toujours avec l’OCA, ainsi que dans différents procès contre des certificateurs et des marques dont ils considèrent qu’elles utilisent des revendications trompeuses.

Malheureusement, si les considérations intransigeantes de David Bronner peuvent aider à clarifier la définition des cosmétiques bios, elles sont assez préjudiciables pour le choix des consommateurs puisque la plupart des cosmétiques actuellement disponibles sur le marché sous les termes « naturel » ou « bio » ne seraient pas conformes à ses principes. Heureusement, être bio n’est pas la seule faon d’être vert, comme l’a récemment montré le Nettoyant Corps 100% Biodégradable “Aloe Vera” de Kiehl’s.