Parfums : Les tendances phares du salon Tax Free de Cannes (in & off)

Cette édition de TFWA World Exhibition & Conference a battu des records historiques, avec 482 exposants, soit 4% de plus que les 462 de 2024, et un nombre record de 7999 visiteurs qui ont franchi les portes de l’événement. Mais le Tax Free de Cannes se compose aussi d’une multitude d’événements « hors les murs », un salon « off » qui a lui aussi battu des records de fréquentation. Premium Beauty News était là pour humer les tendances.

Les fruits ont toujours le vent en poupe

Les notes fruitées restent la tendance majeure du moment. On les retrouve un peu partout, épousant les accords floraux, à l’image de Crush (litchi, rose) chez Akro, ou du nouvel extrait Rose Blaze (rose, pêche, iris) chez D’Orsay.

Les structures fruits exotiques-bois sombres sont très en vogue, à l’instar d’Ha Long Bay, la nouveauté de Jovoy, un parfum né des souvenirs du Vietnam de François Hénin, le fondateur de la marque. Signée Véronique Nyberg, parfumeure chez Mane, la fragrance pose une mangue plus vraie que nature sur un socle boisé, ambré et cuiré.

La fraise est l’autre fruit tendance du moment. Elle côtoie un univers gourmand et baumé (accord datte, pistache, vanille, fève tonka, benjoin) pour Sweet Enigma d’Alexandre J, créé par le studio Flair. Chez D’Orsay, le nouvel extrait Holy Berry habille le bois de oud d’un accord lait de fraise. Fruits rouges toujours, Maison Crivelli imprègne un cuir boisé d’une framboise aux accents irisés, pour Cuir InfraRouge.

La vanille fait sa rentrée

Comme en septembre 2023, la gousse s’invite dans le vestiaire olfactif pour l’automne. Matière Première décline Vanilla Powder, son best-seller, en version Extrait, où elle embrasse la fève tonka, ourlée de coumarine, de vanilline et d’éthylvanilline. Un travail autour des molécules poudrées qui parent la gousse d’un voile de blancheur (sur un lit boisé-ambré).

On retrouve une vanille riche en vanilline chez L’Orchestre Parfum pour Bouquet Encore Latte, habillée de fleurs blanches et de notes lactées à souhait. D’autres maisons, telles que BDK Parfums, explorent son côté sombre, jouant de notes baumées, animales, pour ciseler une vanille noire, profonde. Elle s’invite aussi chez Scent Of Africa, où elle se révèle suave, lactée et boisée, pour son prochain lancement féminin, Assayé. Même facette crémeuse pour Novae Vanille, le dernier-né d’Ateliers des Ors, où la gousse côtoie le mimosa, sur un fond boisé-ambré. La vanille se fait solaire pour Lift me Up d’Initio Parfums Privés, lancé en exclusivité aux États-Unis et au Royaume-Uni, disponible en Europe à partir de janvier.

De manière générale, les parfumeurs privilégient davantage l’extrait de vanille SFE [1], issu d’une extraction au C02 supercritique. Une technique plus “propre”, qui s’approche au plus près de la senteur naturelle de la gousse.

Les marques cultivent un univers pop

Plus généralement, on perçoit une quête d’hédonisme chez les créateurs. Les accords gourmands, fruités, crémeux, traduisent un enthousiasme pour les couleurs et les saveurs. L’engouement pour l’aspect joyeux des fruits fait écho au design coloré des flacons.

Dans cette optique de plaisir, la gourmandise est encore très présente, s’exprimant de manière ludique : note dragée chez Juliette Has A Gun pour Powder Love ; macaron pour Crush chez Akro ; mais aussi des notes de datte, ou e pistache… Les sillages réconfortants, d’une texture crémeuse, que l’on retrouve, en filigrane, dans les lancements depuis trois ans, connaissent encore de beaux jours !

Un curseur d’intensité élevé

Le phénomène n’est pas nouveau : les marques développent depuis deux ans de nouvelles gammes d’extraits, toujours plus puissants.

Parfums de Marly a ainsi dévoilé une collection de trois extraits : Eragon, un ambré, boisé et épicé ; Carios, une partition hespéridée, épicée et boisée ; et Valero, une fougère aux accents marins. Trois nouveautés habillées d’un flacon avec guillochage.

De son côté, D’Orsay a enrichi sa gamme d’extraits de deux nouveautés : Rose Blaze et Holy Berry.

Essential Parfums propose un retravail en version extrait de ses eaux de parfums Nice Bergamot et The Musc. Idem pour L’Orchestre Parfum qui revisite son best-seller Bouquet Encore dans une version Latte, plus profonde, lactée, amandée.

Quant à Alexandre J, la marque réinterprète Oriental Enigma dans une déclinaison parfum (concentrée à 30%), baptisée Sweet Enigma. Une exclusivité pour Harrods où l’accord de datte, de fève tonka et de vanille s’enrichit d’une touche de fraise et de pistache.

Fruits, gourmandise, sillages enveloppants et intenses : des tendances qui restent plutôt stables depuis deux ans. Les prochains événements tels que la Paris Perfume Week en avril 2026, puis Esxence en juin, pourraient apporter un nouvel éclairage sur la créativité de demain.