Ce projet, en gestation depuis près de trois ans, s’est imposé comme une évidence pour les deux parfumeures fondatrices. « Une continuité dans notre évolution », souligne Amélie Bourgeois.

L’impulsion décisive a été donnée par la rencontre avec Louis Lecoeur, expert de la parfumerie fine depuis plus de 25 ans. « Flair s’inscrit dans la lignée de la grande parfumerie française sublimée par des femmes entrepreneures à la fois créatives, indépendantes et audacieuses », explique-t-il. Le projet a également bénéficié du soutien financier de la région Hauts-de-France.

Ancrage parisien

C’est ainsi qu’est né Flair La Matière, le tout nouveau site de production du studio indépendant, dont Louis Lecoeur est aujourd’hui le principal actionnaire, aux côtés de Flair, et de l’équipe dirigeante de l’usine : Alexandra Lecareux, Directrice Générale, et Pierre Courrèges, Responsable Commercial et Technique.

Le choix de l’implantation à proximité de Compiègne, dans l’Oise, à une heure de Paris, offre un accès aisé pour les clients du studio de parfums. Il reflète également la volonté des actionnaires de préserver l’ancrage parisien de Flair.

La construction de l’usine, qui occupe une surface de 800 m², s’est achevée fin mai, après huit mois de travaux. L’équipement — cuves, racks de stockage pour les matières premières, matériel de chromatographie pour le contrôle qualité — est en cours d’installation. Le terrain de 10.000 m² permettra aisément de futures extensions.

Autonomie renforcée

L’ouverture de ce site permet à Flair de franchir une nouvelle étape de croissance. Le studio pourra dorénavant gérer directement la production du concentré, au-delà des échantillons, tout en renforçant sa compétitivité. La nouvelle usine ouvre également la possibilité de proposer des tests de stabilité, ainsi que de nouvelles perspectives en matière d’expertise technique.

De plus, l’internalisation de la production permet désormais de sourcer en direct les ingrédients. « C’est une facette essentielle du métier de parfumeur », souligne Anne-Sophie Behaghel. L’équipe dispose aujourd’hui d’un compendium d’environ 500 références.

Si l’équipe ne prend pas en charge la mise sous alcool et la macération, qui restent confiées à des partenaires spécialisés, tels que Stephid, elle peut préconiser les temps requis suivant l’effet voulu.

Capacités décuplées

Surtout, les capacités de production sont multipliées par dix, passant d’environ 20 tonnes par an à un potentiel de près de 200 tonnes. Une montée en puissance qui était devenue indispensable pour accompagner la croissance de Flair, dont le chiffre d’affaires affiche une progression de 40% sur le dernier exercice clos. Un résultat qui confirme la tendance d’une croissance à deux chiffres depuis la création de l’entreprise.

En parallèle, l’entreprise souhaite inscrire son développement dans une démarche responsable, alliant créativité, engagement social et respect de l’environnement, avec pour objectif de devenir une société à mission. Cette exigence s’exprime également dans le champ culturel à travers le Prix Flair, qui soutient la création d’installations olfactives et célèbre la richesse de l’art des senteurs, une initiative destinée à « faire rayonner le parfum non seulement comme objet de désir, mais aussi comme œuvre d’art ».

Avec son tout nouvel outil industriel, Flair consolide ainsi autant son indépendance que sa crédibilité auprès des marques.

Les grandes tendances et dernières innovations en matière de développement de parfums seront présentées et débattues à l’occasion du prochain Fragrance Innovation Summit, le 26 novembre à Paris.

Programme détaillé : www.fragranceinnovation.com