Pionnière du mouvement des soins cosmétiques associés au respect du microbiome, la marque Gallinée fait référence. Lancée sur les marchés anglais et français il y a six ans, elle connaît aujourd’hui une progression significative avec un chiffre d’affaires qui double chaque année et un développement dans plus de 30 pays. « Gallinée se développe très bien. Ce qui nous caractérise par rapport aux autres marques du marché, principalement axées sur le skincare, c’est que nous nous développons dans différentes catégories et ce, à la demande de nos clients. Par exemple, sur les soins bucco-dentaires nous sommes les premiers à proposer des produits ‘microbiome friendly’. Il faut savoir que le microbiome de la bouche est protecteur. 95% des bactéries sont bonnes et 5% possiblement délétères et pourtant deux fois par jour, nous essayons de les tuer avec des produits antibactériens », explique Marie Drago, la fondatrice.

La marque propose en effet un dentifrice aux prébiotiques - dont l’action microbiome friendly a été confirmée par un laboratoire indépendant, comme pour tous les produits de la marque - et un bain de bouche solide aux pré et probiotiques pour nourrir le microbiome de la bouche, aujourd’hui best-seller de la gamme. La ligne capillaire axée sur les problématiques du cuir chevelu, connaît également un beau succès. Plus récemment, Gallinée a lancé la première huile visage aux prébiotiques du marché.

« Il y a eu un gros gain d’intérêt avec l’épidémie de Covid. Les gens cherchaient vraiment à savoir pourquoi les prébiotiques et probiotiques pouvaient être protecteurs de la peau. Sur Google, les recherches ‘microbiome skincare’ ont augmenté de 5000% en 12 mois. De grosses marques comme Sanex se sont lancées aussi sur ce sujet. Il y a vraiment un intérêt qui augmente, des congrès, des articles. Je pense qu’à l’avenir l’impact sur le microbiome fera partie des tests incontournables pour lancer un produit cosmétique », ajoute-t-elle.

Connaître son microbiome

L’expérience de la marque américaine Dr Elsa Jungman confirme cet intérêt grandissant. Positionnée sur une approche minimaliste et holistique du soin de la peau, la gamme Dr Elsa Jungman se compose d’un nettoyant doux et de serums hydratants, formulés à partir de cinq ingrédients maximum.

« Notre philosophie repose sur le ‘less is more’ pour le bienfait du microbiome de la peau. Nous organisons beaucoup de masterclass et d’événements en ligne avec notre communauté pour éduquer et aider les consommateurs à se reconnecter avec leur peau. Ce n’est pas en rajoutant un produit que l’on va régler un problème cutané », explique Elsa Jugman, fondatrice de cette marque, la première certifiée « microbiome friendly » aux États-Unis.

Confrontée à la demande croissante de ses clients pour plus de connaissance sur leur propre flore cutanée, la scientifique - en collaboration avec un laboratoire - a développé Meet My Microbiome, un kit payant d’analyse de son microbiome cutané.

« Nous avions testé un pilote au printemps contre une participation de 50 dollars. L’expérience, malgré le prix, a eu beaucoup de succès et je me suis rendu compte que la vraie motivation des gens était de découvrir en premier lieu leur propre microbiome. C’est une confirmation que le marché est beaucoup plus mûr aux États-Unis. Je n’aurais jamais pensé lancer ce produit il y a un an », explique-t-elle.

Les participants ont reçu un rapport décrivant la diversité de leur microbiome, le nombre d’espèces détectées, bactéries et champignons, avec les définitions associées. « Nous avons fait toute la recherche de littérature scientifique pour voir quel était l’impact potentiel de chacune des espèces détectées, et nous avons défini un score indiquant leur effet positif ou négatif sur la peau », ajoute Elsa Jungman.

Au rapport s’ajoutent des recommandations de routines, ou de profils de produits. « Mais pas de marques, pas même la nôtre. Le consommateur doit rester libre de ses choix ».

La version définitive de Meet My Microbiome est disponible depuis octobre dernier en ligne sur le site de la marque, ainsi que chez le distributeur de clean beauty Credo Beauty, au prix de 149 dollars.

Les actifs fermentés comme nouvelle stratégie anti-âge

Face à cette attente croissante pour des produits respectueux de la flore bactérienne cutanée, les fabricants s’engagent dans le développement de gammes au parti pris plus clairement affiché. C’est le cas de MS Beautilab qui met en avant le concept de post-biotiques, au sein de sa nouvelle ligne naturelle anti-âge, la première du laboratoire revendiquée microbiome friendly.

« On utilise les ferments probiotiques comme une usine de synthèse pour collecter des métabolites issus de leur travail. Ces métabolites deviennent alors des postbiotiques, notre actif. En l’occurrence, nous avons utilisé un actif de Silab, le Lactobiotyl », explique Frédéric Boucly, responsable R&D soins de MS Beautilab.

L’actif en question agit sur le renouvellement cellulaire et l’éclat du teint. C’est un postbiotique ciblé pour l’éclat et l’intégrité de la barrière cutanée. Il est associé à toutes les émulsions de la gamme de produits.

« Nous avons également utilisé une huile de camélia fermentée qui a une meilleure affinité avec la peau ainsi que le squalane, issu de la fermentation de la canne à sucre », précise Frédéric Boucly.

Au travers de cette nouvelle ligne anti-âge, MS Beautilab a ainsi associé la naturalité aux actifs issus de la fermentation, percevant leurs propriétés naturelles comme un atout supplémentaire. « Cette notion de fermentation est très courante en Asie. Ce sont des claims qui parlent aux consommateurs dans le giron de la naturalité, avec une valeur ajoutée qui se traduit par un bénéfice sur la peau  », ajoute le scientifique.

Après le prébiotique, le probiotique, le postbiotique issu de la fermentation pourrait ainsi être la nouvelle étape de la cosmétique associée au microbiome.