Le spécialiste lyonnais de la chimie des lipides et de l’extraction végétale a développé un nouveau modèle de micro-tissu dermique qui s’affranchit des matrices de culture pour permettre la mesure in vitro des propriétés élastiques intrinsèques du derme. En effet, explique Gattefossé dans un communiqué, « les substituts cutanés développés par bio-ingénierie tissulaire actuellement disponibles sur le marché restent des modèles imparfaits pour étudier l’élasticité de la peau ».

Culture en sphéroïde

Lorsqu’il s’agit d’analyser les propriétés biomécaniques de la peau, les supports exogènes et artificiels qui servent de matrice à ces substrats cutanés biaisent les mesures. Or, l’altération de l’organisation et de la fonctionnalité des fibres élastiques du derme est une des causes principales du relâchement cutané lié à l’âge, ce qui en fait une cible incontournable des stratégies cosmétiques anti-âge.

Pour développer ce nouveau modèle, Gattefossé a utilisé la technologie de culture en sphéroïde, basée sur la capacité des cellules à sécréter leur propre matrice extracellulaire.

Cette technologie a permis à Gattefossé de produire in vitro des centaines de microtissus en quelques jours, à partir de fibroblastes dermiques cultivés dans des plaques à très faible adhésion cellulaire.

Techniques analytiques de pointe

Pour évaluer l’élasticité de ces micro-tissus de peau, et l’impact des actifs cosmétiques, Gattefossé s’est appuyé sur l’expertise et les technologies de pointe de BioMeca.

Le module élastique (ou module d’Young) a ainsi pu être quantifié par microscopie à force atomique (AFM) et les fibres élastiques visualisées par microscopie de génération de seconde harmonique (SHG). Gattefossé et BioMeca ont ainsi démontré la fiabilité et la pertinence de ce modèle de micro-tissu dont l’organisation complexe forme un réseau dense de fibres élastiques matures suffisamment étendues pour modéliser in vitro la mécanique élastique dermique.

« Dans des conditions quasi-physiologiques et à travers le temps, la microscopie de seconde harmonique met en lumière et en images les réseaux fibreux tandis que la microscopie à force atomique permet d’évaluer la rigidité des tissus », explique Julien Chlasta, co-fondateur et Président de BioMeca.

Le développement de ce modèle de micro-tissu sphéroïde a été présenté fin 2020 au 31e congrès de l’IFSCC de Yokohama.

« En combinant deux techniques analytiques de pointe, la microscopie de génération de seconde harmonique (SHG) et la microscopie à force atomique (AFM), nous avons corrélé avec précision la présence et la quantité de fibres élastiques avec les propriétés élastiques des micro-tissus, démontrant ainsi que les fibres élastiques nouvellement formées étaient fonctionnelles », affirme le Dr HDR Nicolas Bechetoille, responsable de la recherche en biologie cutanée chez Gattefossé.

Ce modèle de micro-tissu cutané a été utilisé pour mesurer l’efficacité d’EleVastin, le nouvel actif cosmétique développé par Gattefossé, luttant contre le relâchement cutané, qui sera lancé en avril 2021.