Le 30e congrès de l’IFSCC (International Federation of Societies of Cosmetic Chemists) s’est tenu à Munich, Allemagne, du 18 au 21 septembre 2018

L’impact du changement climatique a fait l’objet de la conférence d’ouverture du congrès. Pour Le Dr Dick Notz du Max Planck Institute : « Même si les politiques le dénient, la gravité de l’évolution du climat est réelle pour les scientifiques. Le réchauffement de la Terre est inévitable et les conséquences sur les conditions de vie des populations vont conduire à des modifications des habitudes et, forcément, dans l’usage des cosmétiques ».

Les effets de l’environnement sur la peau ont été largement débattus. Au-delà de la pollution, l’impact de l’ensemble des rayonnements lumineux - des Ultra-Violets à l’Infra-Rouge - a fait l’objet de nombreuses discussions. L’accent a été particulièrement mis sur les rayonnements IR et visibles qui sur les peaux asiatiques de type IV-V entrainent une production accrue de radicaux libres. « Les infra-rouges accélèrent le vieillissement de la peau et interfèrent sur la régulation de certains gènes impliqués dans le fonctionnement de la matrice dermique », précise Suyeon Lee de la société coréenne SK Bioland. Reinhold Dauskardt du Stanford University a, de son côté, étudié les changements biomécaniques de la peau sous l’effet des expositions UV et IR.

De multiples nouveautés dans les méthodes d’analyse et l’objectivation des cosmétiques ont été partagées. Le Dr Emilie Munnier de l’Université de Tours a associé imagerie Raman et analyse de données afin d’établir avec une résolution spatiale élevée des cartes de distribution semi-quantitatives des actifs cosmétiques dans la peau. Ziwei Zhang de l’université de Tubingen en Allemagne a utilisé la spectroscopie confocale Raman pour évaluer l’impact des émulsifiants et du type de formulation sur la composition lipidique du stratum corneum. D’autres méthodes d’imagerie optiques non invasives ont aussi été présentées.

De multiples nouveautés dans les méthodes d’analyse et l’objectivation des cosmétiques ont été partagées.

Le microbiote continue à susciter un grand intérêt avec des recherches variées allant de la création de modèles de peau prenant en compte l’intégralité du microbiote cutané à l’étude de l’influence de peptides antimicrobiens sur la qualité de la peau. Patrick Robe de Givaudan a présenté l’analyse du microbiote issu du prélèvement sur cinq sites différents de 86 femmes caucasiennes. 278 microbiotes ont été séquencés mettant notamment en exergue le taux de sébum comme facteur impactant fortement la diversité microbienne.

L’influence du mode de vie, les innovations en soins capillaires ou en cosmétique décorative, ont aussi alimenté ces trois jours de congrès. La prochaine édition se déroulera à Yokohama, au Japon, en 2020 mais entretemps les conférences de l’IFSCC auront lieu à Milan du 30 septembre au 2 octobre 2019.