Étienne Gruyez

Stoelzle Glass Group veut être prêt pour la reprise ! Alors que l’activité des principaux verriers est au ralenti, l’entreprise va investir près de 20 millions d’euros pour reconstruire le four de son site de production situé à Masnières, dans le nord de la France.

« Même en ces temps difficiles, notre priorité est de continuer à investir dans tous nos sites. En France, le nouveau four agrandi nous permettra de maintenir notre position de centre d’excellence pour la fabrication de flacons et de pots haut de gamme pour les industries internationales de la parfumerie et des cosmétiques », explique Étienne Gruyez, Président Directeur Général de Stoelzle Masnières Parfumerie.

Anticiper la reprise

Initialement programmés pour l’été 2020, les travaux avaient été reportés à 2021 en raison de la crise liée à l’épidémie de Covid-19. Finalement, la décision a été prise de profiter de la faible activité industrielle du moment pour réaliser cette modernisation indispensable. « Nous avons contacté nos fournisseurs, il est apparu possible d’entamer les travaux en novembre, de sorte que le four sera prêt à produire au début du mois de janvier 2021 », ajoute Étienne Gruyez.

Pour le moment, l’ensemble de la filière tourne en effet au ralenti. En 2020, le marché de la parfumerie luxe et premium devrait accuser une chute de 20 à 30% par rapport à l’année précédente, et le retour au niveau de 2019 n’est pas attendu avant 2022 ou 2023.

« Aujourd’hui nous avons 4 à 6 semaines de visibilité sur notre planning de production, contre 6 mois avant la crise. L’activité a considérablement ralenti, toutes les marques ont puisé dans leurs stocks. En ce qui nous concerne, nous prévoyons une année 2020 en recul de 20% à 25% », confirme le dirigeant de Stoelzle Masnières Parfumerie.

Pour les fournisseurs, difficile de prévoir comment le marché va réagir. Si la fin de l’année - du Black Friday aux fêtes - pourrait permettre de limiter les dégâts, la faiblesse du nombre des lancements incite à tirer un trait sur l’année 2020.

« Nos clients ont reporté de nombreux budgets à 2021, notamment en vue de la fête des mères. Nous tablons sur un vrai redémarrage au deuxième trimestre 2021 », indique Étienne Gruyez. « Mais il est impossible de prévoir cela très précisément, tant l’incertitude demeure grande. Ce qui est certain c’est que l’on observe un changement important des habitudes. Une attention de plus en plus importante aux enjeux environnementaux et une montée inexorable du digital. Pour séduire les clients qui restent chez eux, les marques se tournent ainsi de nouveau vers les miniatures. La nécessité de s’adapter à la vente en ligne donnera certainement lieu à d’importantes innovations ».

Une production plus efficace

Avec son nouveau four et l’installation concomitante d’une cinquième ligne de production, Stoelzle Masnières Parfumerie va porter sa capacité de production de 70 à 125 tonnes par jour.

« En pratique, cette reconstruction est l’occasion de repenser une bonne partie du site. Au-delà de l’augmentation de capacité, tout l’investissement a été pensé pour améliorer également notre efficacité énergétique et réduire l’impact environnemental de notre production, depuis l’achat de machines de dernière génération jusqu’à l’installation d’ampoules LED dans les ateliers, en passant par la réduction des pertes d’air », souligne Étienne Gruyez.

Le nouveau four à gaz sera ainsi doté d’un booster électrique, alimenté avec de l’électricité « verte », permettant ainsi de réduire de 12% l’ensemble des émissions.

De quoi améliorer encore les propositions du verrier qui accompagne tous ses devis d’une évaluation de l’impact environnemental de son offre, et de propositions d’amélioration. « Les marques sont très demandeuses, même si elles restent attentives aux coûts. Mais il ne suffit pas s’intéresser à la seule fabrication du verre, c’est l’impact de l’ensemble du flacon, verre et décoration qu’il faut considérer ». Pour cela, Stoelzle utilise des logiciels de référence permettant de mesurer l’impact environnemental de l’ensemble des choix. Une pratique qui se généralise dans toute la filière !

Le pari sur l’avenir de Stoelzle apparaît des plus rationnels…