Avec un record de 300 exposants et de 30.000 visiteurs lors de l’édition du mois de juin 2025, la NHA s’est imposée dans le paysage français comme le salon de référence en matière de cheveux texturés. L’histoire débute en 2005, lorsque Gladys et Didier Mandin – frère et sœur – et Olivier Turounet fondent l’agence de communication et de marketing AK-A, spécialisée dans la cible afrodescendante. Au départ, leur mission consiste à accompagner des marques dans leurs stratégies de communication tout en menant des études de marché pionnières sur cette population.
En 2012, alors que le retour au naturel pour les cheveux texturés explose aux États-Unis, une opportunité s’offre à eux. L’Afro-Américaine Chimole Williams, directrice générale de Diaspora Products, société spécialisée dans la distribution de produits de beauté pour les personnes de couleur, souhaite organiser à Paris un atelier dédié au cheveu naturel. Elle choisit AK-A pour porter le projet. Ensemble, ils cofondent ce qui deviendra la Natural Hair Academy.
Le premier événement se tient sur une péniche et réunit 180 participants ainsi que quelques marques partenaires autour d’un atelier. Deux éditions seront organisées sur ce format, avant que la fine équipe ne perçoive le véritable potentiel du concept et ne voie plus grand. L’événement devient alors un salon à part entière : d’abord à l’Espace Tapis Rouge – pouvant accueillir jusqu’à 1300 personnes -, puis au Parc Floral, d’abord pour une journée puis deux, avant d’investir Paris Expo Porte de Versailles en 2025.
La mission qui anime les organisateurs de la NHA depuis sa création est de montrer qu’il existe des solutions saines pour entretenir et coiffer le cheveu naturel crépu, frisé et bouclé. Aujourd’hui, le salon ne se limite plus aux cosmétiques, bien que le secteur représente encore 70% des exposants. Il s’élargit désormais aux acteurs de la mode, du lifestyle et de la gastronomie. « Les marques iconiques du segment des cheveux texturés, telles que Les Secrets de Loly, Activilong, In Hair Care ou Kalia Nature, sont présentes à chaque édition et ont grandi avec la NHA », raconte Didier Mandin. « Par ailleurs, depuis quelques années, des enseignes comme Aroma-Zone, Lush ou encore Laboratoires de Biarritz nous rejoignent, ce qui confirme que le marché a mûri et que la NHA joue un rôle central dans cette évolution », précise-t-il.
Cheveux texturés : un marché qui gagne du terrain
« Nous constatons que le marché du cheveu texturé est en pleine expansion en France. Il ne touche plus seulement les afrodescendants mais aussi les populations maghrébines, métissées et blanches », explique Didier Mandin. « Le salon ne se contente pas d’offrir des solutions capillaires : c’est un vrai moment de transmission et de partage. Ouvert aux enfants depuis quelques années maintenant, nous observons de plus en plus de mamans non afro qui viennent pour comprendre comment prendre soin et coiffer les cheveux texturés de leurs enfants », sourit Gladys Mandin. Au-delà des aspects pratiques, l’événement met en lumière des enjeux plus larges, comme l’estime de soi, l’intégration professionnelle ou encore l’importance culturelle du cheveu, notamment à travers un large programme de conférences.
Par ailleurs, l’arrivée de marques généralistes lors des dernières éditions de la NHA confirme le potentiel et la reconnaissance de ce marché. « Aroma-Zone est là depuis trois ans, et leurs investissements se sont considérablement accrus. Cette année, la marque avait un pavillon dédié, elle animait des ateliers pendant les deux jours de salon et a réalisé plusieurs conférences sur la scène principale avec des influenceuses de renom comme Yanissa Xoxo (1,4 million d’abonnés) ou Kenza Bel Kenadil (environ 500 000 abonnés) », explique Didier Mandin.
Enfin, la vision à plus long terme de la NHA se concentre sur son expansion régionale et internationale, avec des demandes déjà exprimées dans d’autres pays d’Europe et au-delà. « Cette dernière édition nous a offert une très belle visibilité et a contribué à renforcer la notoriété de l’événement, dont la prochaine édition est déjà programmée les 6 et 7 juin 2026 », explique Didier Mandin.
Malgré de nombreux signaux positifs, la prudence reste de mise comme en témoigne la décision prise par les organisateurs de reporter la première édition de la NHA à Marseille, initialement prévue début décembre. Une décision que Didier Mandin juge « responsable et professionnelle afin de garantir une expérience conforme aux standards de la NHA ».


























