Comme l’a souligné Emma Chiu, Innovation & Creation Director –The Innovation Group JWT qui animait la conférence sur les tendances : « la durabilité n’est plus une option mais une obligation ». Ce que les exposants ont compris. Les stands avaient tous une vitrine green où les packagings répondaient aux quatre R du développement durable : Réduire, Recyclé, Recyclable Réutiliser.

Réduire comme l’épaisseur du tube Slim Cap+Thin Wall proposé par Albéa. En mono-matériau PE, la matière de la jupe a été allégée passant ainsi de 500 à 300 microns, soit une réduction de matière de 30%. Le tube avec sa capsule pèse 33% de moins qu’un tube standard, offrant ainsi une réduction de l’impact environnemental de près de 36% comparé à un standard, indique le fabricant. R comme Recyclé, comme le tube mono-couche à base de 50% de PCR–Post Consumer Recycled, développé par CTL Packaging. La matière recyclée provient du recyclage des bouteilles de lait au Royaume-Uni. Un PCR fourni par le recycleur Biffa, qui garantit son grade alimentaire, nous a précisé la société. Une garantie valable uniquement sur le marché britannique, l’Efsa [1] n’ayant pas validé le process. Quant au R-Recyclable, c’est Eastman, lauréat du prix Luxe Pack in green 2019 dans la catégorie « Initiatives Durables » qui le représente pleinement. Le fournisseur de plastiques de spécialité a en effet présenté une nouvelle gamme de copolyesters composés à base de recyclé post-consommation (PCR), Cristal Revēl. En fait, la majorité des fournisseurs de conditionnements en plastique exposait des solutions à base de 30, 50 voire même 100% de PCR, ou encore du plastique recyclé issu de déchets marins (Qualiform). Les bio-sourcés ont aussi occupé le devant de la scène, qu’ils soient à base d’éthylène issu de canne à sucre, de coquilles d’huitres, d’algues séchées et broyées, ou de copeaux de bois (PRP).

Dans l’offre green des exposants, c’est probablement le quatrième R qui illustre le mieux le tournant écologique du salon, avec le Refill. Réemploi/réutilisation que les sénateurs français ont, eux aussi, peut-on dire, consacré dans leur vote en première lecture du projet de loi pour une Économie circulaire [2]. C’est, par exemple, les rouges à lèvres ou autres lipsticks qui disposent d’une solution de recharge, comme par exemple ceux de Texen, Toly ou HCT Beauty. C’est aussi des airless rechargeables dont le consommateur conserve la bouteille extérieure et rachète la partie airless que propose Berry (ex RPC Bramalage). On ne peut évoquer le refill sans parler des flacons de parfums reremplissables, les grandes marques comme Chanel, Vicktor&Rolf, Louis Vitton et d’autres adoptant le geste éco-responsable qu’a initié, il y a une quinzaine d’années, le précurseur, les parfums Mugler.

Mais le plastique n’est pas le seul matériau à répondre à la demande de solutions plus respectueuses de l’environnement. Les acteurs du métal pour l’emballage de luxe réfléchissent au sujet, notamment la société G. Pivaudran qui utilise l’aluminium pour ses réalisations d’ennoblissement de flacons de parfum. Engagée dans la démarche environnementale, elle étudie une possible intégration de l’aluminium recyclé.

Quant à la filière carton, elle est depuis longtemps engagée dans une démarche d’amélioration continue pour préserver les ressources naturelles. Le nouveau CrownBoard de BillerudKorsnäs conjugue ainsi résistance et optimisation des grammages. Grâce à une conception en structure multijets, le carton est plus mince sans compromission des performances. Plus léger, il entraîne du coup une réduction du nombre de palettes lors de la livraison. C’est aussi Favini qui exposait son papier Refit, composé de 45% de fibres vierges issus d’arbres certifiés FSC, de 40% de fibres recyclées PCR et 15% de fibres textiles issus de sous produits laine et coton d’origine italienne. Et on mentionnera bien évidemment les nouveaux tubes en carton d’Albéa et L’Oréal ou de Stora Enso qui, à défaut d’éliminer complètement le plastique, permettent de réduire considérablement son utilisation.

Reste à s’assurer de la qualité, de l’origine de toutes ces matières et matériaux et de leur qualification food grade lorsqu’ils sont en contact direct avec le produit. Une exigence de plus en plus demandée par les clients.

Les marques qui témoignent de leur engagement dans le développement durable et l’économie circulaire disposent désormais d’une offre qui conjuguent la recyclabilité, l’écoconception, la réduction d’impact environnemental, le réemploi, la compostabilité … Autant de critères que le projet de loi pour l’Économie circulaire devrait entériner car difficile de penser que les députés ne suivront pas les sénateurs dans leur vote en première lecture, en tous les cas sur ces points [3].