L’industrie brésilienne des cosmétiques s’est d’abord développée sur la base d’un gigantesque marché domestique, partiellement protégé par le niveau des tarifs douaniers et des taxes. Le Brésil est maintenant le troisième plus gros consommateur de cosmétiques au monde, il s’est hissé devant des marchés historiques comme le Royaume-Uni ou la France, ne cédant le pas qu’aux États-Unis et au Japon.

Forte croissance sur le marché intérieur

Selon les évaluations d’Euromonitor International, le Brésil est le second marché au monde pour les produits de toilette, les soins capillaires, les produits d’hygiène buccale, les produits pour enfants et pour hommes ; c’est le troisième marché pour les écrans solaires, le quatrième pour le maquillage, le cinquième pour les produits pour le bain et le huitième pour les soins de la peau.

L’Association brésilienne de l’industrie des produits de toilette et des parfums (ABIHPEC) a enregistré une croissance de 7,4% en volume et de 15,1 % en valeur sur les 5 dernières années. Pour 2008, l’ABIHPEC table sur une croissance du secteur de 11%. Les fabricants devraient ainsi investir près de 100 millions de dollars par an jusqu’en 2010, simplement pour augmenter la capacité de production de leurs usines.

Toujours selon l’ABIHPEC, environ 70 000 nouveaux produits sont mis sur le marché chaque année au Brésil, pour satisfaire la demande engendrée par la grande diversité des types cutanés et capillaires résultant du grand brassage ethnique.

Éthique et écologie

Les producteurs de cosmétiques brésiliens ont développé un grand savoir-faire dans l’utilisation des caractéristiques de l’immense biodiversité du pays. Les propriétés spécifiques de la flore du pays, en particulier celle de la région amazonienne, sont une source d’inspiration et de matières premières pour nombre d’entre eux. Ce qui leur permet souvent de disposer de formules exclusives.

Par ailleurs, beaucoup de sociétés affirment ne s’approvisionner qu’en respectant des procédés durables, tout en créant des emplois et des revenus pour les communautés locales, répondant ainsi parfaitement à la demande de produits à la fois éthiques et écologiques. Malheureusement, la quasi-absence de certification indépendante dans le secteur cosmétique au Brésil oblige à les croire sur parole.

Nouveaux entrants sur les marchés extérieurs

Ce n’est que relativement récemment que les sociétés cosmétiques brésiliennes ont commencé à investir les marchés extérieurs (le programme d’exportation de l’ABIHPEC n’a été lancé qu’en 2001). De 2003 à 2007, les exportations de l’industrie ont enregistré une croissance cumulée de 165%, pour atteindre 537,5 millions de dollars.

Plusieurs des grands magasins et des grandes chaînes de détail en Europe distribuent déjà des produits brésiliens, parmi lesquels le groupe Auchan, El Corte Inglés, Carrefour, le groupe Casino, Liberty, le Printemps, Farmácia Findor, Biocosme et Monoprix. Les produits brésiliens sont également proposés par de petites chaînes ou même des détaillants indépendants. Natura, l’un des leaders de la beauté au Brésil, a ouvert les portes de son propre magasin parisien il y a trois ans.

Avec l’appui de l’ABIHPEC et le soutien de l’Agence brésilienne du commerce extérieur et de promotion des investissements, APEX, quatre sociétés représenteront le Brésil cette année sur le salon Beyond Beauty Paris : Amazônia Viva, Quasar Esthétique, Vidal Life et Surya Brasil.

Pour cette seconde participation au salon français, organisé du 5 au 8 octobre à Paris-Nord Villepinte, l’ABIHPEC a annoncé que l’industrie brésilienne de la beauté présenterait des produits combinant innovation et pratiques durables. À suivre.