L’exposition au TiO2

Selon une étude récente, conduite par des chercheurs du Jonsson Comprehensive Cancer Center de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), les nano-particules de dioxide de titane (TiO2) que l’on trouve aussi bien dans les cosmétiques, que les écrans solaires, les peintures ou les vitamines, peuvent être la cause de dommages génétiques chez les souris.

« Les particules de titanium dioxide ont causé des dommages génétiques, ainsi qu’une inflammation, tout cela augmentant le risque de cancer, » a déclaré l’Université dans un communiqué.

Robert Schiestl, professeur à UCLA

Les chercheurs ont découvert que, une fois dans le corps, les nanoparticules de TiO2 s’accumulent dans les différents organes car l’organisme ne dispose pas de moyens pour les éliminer. Et aussi parce qu’elle sont tellement petites, qu’elles peuvent s’introduire partout, y compris dans les cellules, et qu’elles peuvent alors interférer avec les mécanismes intra-cellulaires.

Selon Robert Schiestl, professeur de pathologie, d’oncologie et de sciences de l’environnement à UCLA, et auteur de l’étude : «  le titane en lui même est inerte. Toutefois, quand les particules deviennent plus petites, leur surface, en retour, devient plus grande, et dans l’interaction de cette surface avec l’environnement, un stress se produit. »

Dans le cadre de cette étude, les souris ont été exposées aux particules de TiO2 vis leur eau de boisson et ont commencé à montrer des signes de dommage génétique à partir du cinquième jour. Toutefois, l’absorption orale de nanoparticules contenues dans les cosmétiques a peu de chances de se produire.

Selon Schiestl, les nanoparticules ne peuvent traverser la peau, il recommande donc d’utiliser des écrans solaires sous forme de crème ou lotion à étaler, plutôt que sous forme de vaporisateur, pour éviter l’inhalation et l’installation de nanoparticules dans les poumons. En fait, ce sont les personnes qui sont exposées à de fortes concentrations de dioxide de titane dans le cadre professionnel qui sont le plus concernées par d’éventuels risques de cancer et de dégâts génétiques.

Les Amis de la Terre demandent une interdiction temporaire

En parallèle, des analyses commandées par les Amis de la Terre, une ONG écologiste, ont révélé la présence de nano-particules dans des fonds de teints commercialisés par de grandes marques en Australie.

« Les Australiennes ne devraient pas être utilisées comme des cobayes par les fabricants de cosmétiques et l’industrie des nanotechnologies, » a indiqué Georgia Miller, la porte-parole des Amis de la Terre de la Terre chargée des nano-technologies.

« Une grosse préoccupation est que 7 produits sur les 10 que nous avons étudiés, contiennent des ingrédients qui sont connus comme favorisant la pénétration cutanée. Ces ingrédients altèrent la structure de la peau, favorisant l’entrée des molécules. Cela accroît les possibilités que les nano-particules utilisées dans les cosmétiques soient absorbées à travers la peau des utilisatrices. Les 3 produits qui ne contiennent pas ce type d’ingrédients sont des fonds de teint minéraux - et ses produits posent des risques d’inhalation, » a-t-elle ajouté.

L’organisation écologiste en appelle donc à un arrêt temporaire des ventes de cosmétiques qui contiennent des nano-ingrédients jusqu’à ce que des nouvelles études d’innocuité soient conduites, et qu’une nouvelle législation oblige les fabricants à effectuer des tests et à étiqueter la présence de nano-ingrédients.

Nanoparticules de dioxide de titane (TiO2)

Nouvelles exigences européennes

En Europe, le nouveau règlement sur les produits cosmétiques impose une procédure de vérification de l’innocuité spécifique aux produits contenant des nanomatériaux, avec à la clef une interdiction de la substance concernée en cas de risque pour la santé humaine. Les cosmétiques contenant des nanoparticules devront donc être notifiés à la Commission six mois avant leur mise sur le marché. En cas de doute sur l’innocuité d’un nanomatériau, la Commission devra demander l’opinion du Comité scientifique des produits de consommation (CSPC).

Selon la nouvelle loi européenne, la présence de nanomatériaux dans la formule d’un produit cosmétique devra être mentionnée dans la liste des ingrédients figurant sur l’emballage.