La pollution serait la 4e cause de mortalité en Chine et elle est considérée par les populations comme étant la 2e raison d’un vieillissement précoce. Elle touche 92% de la population mondiale. Selon la situation géographique, la nature des polluants est différente mais tout le monde se sent concerné. Les industriels de la cosmétique ont bien compris les enjeux associés et depuis 2011, le nombre de produits lancés ayant une revendication antipollution a été multiplié par deux.

Florine Eudier de l’Université du Havre a été récompensée pour son approche originale de l’évaluation des effets de la pollution sur les propriétés de surface de la peau

Si l’impact de la pollution sur la santé publique est de plus en plus étudié, celui de la pollution sur la peau n’est pas encore parfaitement défini. « Il y a encore peu d’études in vivo sur le sujet et notamment sur la synergie entre polluants et exposition aux ultra-violets. Or il s’avère que les UVAs longs ont un rôle non négligeable sur la phototoxicité des polluants, » explique Jérémie Sœur de L’Oréal R&I. Il est difficile de mesurer l’exposition réelle de la peau aux polluants alors que de nombreux tests in vitro et ex vivo ont été développés et ont montré un effet de la pollution sur les fonctions cellulaires.

La pénétration transcutanée des particules fines dont les tailles sont très faibles, de 6 à 20 fois inférieures à la taille d’un cheveu n’a pas encore été démontrée. Pour Jérémie Sœur, « les polluants portés par les particules fines pourraient s’adsorber ou se désorber sur la peau ». Il ajoute « qu’en plus de la voie topique, une autre voie importante à prendre en compte est la voie systémique  ».

Les fournisseurs d’actifs cosmétiques et les marques de produits finis ont présenté différentes approches pour aborder la pollution. Certaines s’inspirent de la biorémédiation comme IDbio, d’autres veillent à protéger certaines fonctions cellulaires telles que les mitochondries, le protéasome. Les écrans physiques à la pollution sont aussi préconisés montrant que les angles d’attaque peuvent être multiples pour combattre ce sujet complexe.

Prix SFC

Le congrès a été aussi l’occasion pour la SFC de décerner le « Prix de la SFC » remis à Jean-Claude Le Joliff pour ses nombreuses contributions pour la cosmétique dont récemment la création de la Cosmétothèque, le conservatoire des savoirs de la cosmétique.

Le « Prix de la SFC » remis à Jean-Claude Le Joliff, créateur de la Cosmétothèque

La SFC soutient aussi les jeunes chercheurs, la doctorante Florine Eudier de l’Université du Havre a été récompensée pour son approche originale de l’évaluation des effets de la pollution sur les propriétés de surface de la peau. La SFC lui offre la participation et le voyage pour le prochain congrès de l’IFSCC en Corée.