Un tube de gel douche en papier qui ne craint pas l’eau ; une écorecharge de 500 ml en fibre cellulosique, capable de résister à plusieurs chutes de plus d’un mètre de haut ; des cups recharges, des sachets d’échantillons composés à 85% de papier : ce sont les premiers prototypes industriels dévoilés par le consortium Pulp in Action.
Demain, une grande partie des cosmétiques pourraient bien être protégés, transportés, et mis en valeur dans des emballages principalement constitués de fibres papier, sans, ou presque sans, plastique ! Cette véritable révolution pourraient être en grande partie le résultat d’une méthode inédite : la « coopétition ». Dans un univers de vive concurrence, les entreprises membres du consortium ont choisi de mutualiser leurs ressources, leurs savoir-faire et leurs protocoles de test afin de faire avancer ensemble les sujets dits « pré-compétitifs ».
« En tant qu’acteur de la transformation du papier, nous croyons que l’avenir repose sur des solutions vertueuses, recyclables et issues de ressources renouvelables. Ce projet révèle le plein potentiel de la fibre cellulosique : passer d’une fibre poreuse à une fibre fonctionnalisée, d’une simple feuille 2D à des emballages 3D », explique Clémence Mazeron, cheffe de projet R&D chez Gascogne Flexible, un des membres du consortium.
Fonctionnaliser le papier
Depuis sa création, le consortium a initié de nombreux projets pilotes, chacun dédié à l’étude d’une solution technique ou matérielle spécifique. Dans un environnement largement façonné par le plastique, il a fallu tout réinventer : méthodes, procédés et tests.
« L’objectif du consortium est une véritable gageure : apporter à la fibre cellulosique, un matériaux poreux par nature, des propriétés barrières adaptées à la conservation et au transport des produits cosmétiques », souligne Nina Conforti, Responsable Open Innovation & Projets à Impact chez Laboratoires Expanscience.
Pour cela, il a fallu "fonctionnaliser" le papier avec un coating biosourcé qui a permis de créer l’effet barrière recherché.
La mutualisation des efforts au sein consortium a permis d’accéder aux volumes nécessaires pour engager cette transformation majeure de la filière.
« On entend beaucoup de bruit médiatique sur le recul des engagements environnementaux. Mais il ne faut pas oublier que d’un point de vue industriel les engagements se font sur le long terme ; et le consortium Pulp in Action montre que les résultats sur ce sujets demandent engagement et persévérance », souligne Emmanuel Guichard, délégué général de la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), qui soutient le projet piloté par (RE)SET, cabinet de conseil dédié à la transition environnementale.
Séduire les consommateurs
La réalisation des premiers prototypes industriels marque une nouvelle étape dans la transformation des emballages cosmétiques. Les membres du consortium vont maintenant s’emparer de ces solutions avec leurs stratégies propres.
Il s’agit maintenant de séduire les consommateurs, de créer un désir nouveau pour des emballages qui ne ressembleront jamais tout à fait aux solutions en plastique auxquelles ils sont habitués depuis des décennies. « Conquérir l’imaginaire des consommateurs est aujourd’hui l’enjeu fondamental de la transition écologique », explique Géraldine Poivert, Directrice Générale et Co-fondatrice de (RE)SET.
C’est pourquoi l’attractivité est maintenant au coeur de la réflexion du consortium, qui intègre à ses travaux une nouvelle esthétique de la durabilité.
« En trois ans, Pulp in Action a conduit une véritable révolution et fait la preuve de l’efficacité du collectif », conclut Géraldine Poivert.

























