Les fabricants français d’emballage plastique ont su opérer une réorganisation efficace pour honorer les commandes des secteurs clefs (la santé, l’agroalimentaire et l’hygiène) lors de la période de confinement consécutive à l’épidémie de Covid-19. C’est en tout cas ce qui ressort d’une enquête d’Elipso, l’association professionnelle représentant les fabricants d’emballages plastiques rigides et souples en France, auprès de ses adhérents.

Ainsi, 91% des répondants à l’enquête ont affirmé être en capacité de répondre totalement aux demandes. Pour les 9% des répondants confrontés à une hausse des demandes, les commandes ont été priorisées ont fonction du « caractère essentiel » » du secteur concerné : santé, alimentaire puis hygiène.

L’adaptabilité de l’appareil productif a aussi permis aux entreprises de l’emballage de participer à des actions solidaires en fabriquant des produits parfois éloignés de leur cœur de métier - notamment à destination des personnels soignants comme des visières de protection ou des surblouses, ou des tubes et flacons pour gels hydro-alcooliques.

« L’ancrage sur le territoire national des entreprises de l’emballage permet une réactivité exceptionnelle dans ces moments particuliers », souligne Françoise Andres, Présidente d’Elipso.

Une situation contrastée

Selon Elipso, plus de 50% des répondants, pour la plupart fabricants d’emballages à destination de l’alimentaire vendu en grande distribution, sont confrontés à une hausse d’activité. Cette hausse est comprise, pour plus de 20% des sondés entre 10 et 20% quand 17% environ ont une hausse comprise entre 20 et 30%.

Toutefois, 43% environ des adhérents d’Elipso ont indiqué être confrontés à une baisse d’activité pour la semaine du 30 mars au 3 avril. Raison principale : la chute d’activité de certains secteurs clients comme la restauration hors foyer ou les emballages destinés à des secteurs ayant fortement réduit leur activité, comme l’automobile ou le bâtiment. Cette chute est directement liée aux fermetures obligatoires de certains lieux de travail, de consommation ou encore de loisirs et à une modification très nette des modes de consommation durant la crise.

Au-delà de la chute de la demande, d’autres facteurs affectent aussi la production. L’absentéisme dû principalement aux mesures de confinement ressort largement en tête pour 64% des adhérents d’Elipso. Les deux tiers ont un taux d’absentéisme de l’ordre de 0 à 20% et pour 15% des sondés il est compris entre 20 et 30%. D’autres difficultés ponctuelles comme l’approvisionnement en matériaux transformés, en matières premières ou en résines sont citées par un tiers des répondants comme facteur limitant mais restent très diversifiées. Il subsiste cependant certains freins en termes de logistiques amont pour 6% des adhérents, 11% pour les circuits logistiques en aval et ensuite 15% liées à la circulation aux frontières.

Horizon incertain

Enfin, un tiers des sondés prévoient un maintien de l’activité au mois d’avril. Néanmoins, la crise installe un horizon incertain pour la majorité des entreprises : un tiers des sondés anticipent un faible ralentissement de leur activité pour le mois d’avril, un autre tiers anticipe une baisse assez forte. Les prévisions à court terme restent encore fragiles.