À Gauchy, dans l’Aisne, l’usine Fapagau du groupe L’Oréal est dédiée à la production en grandes séries des parfums de la division luxe. C’est donc là que sont remplis et conditionnés les flacons des marques Lancôme, Yves Saint Laurent ou Giorgio Armani. Au total, 800 références de parfums de huit grandes marques appartenant au groupe ou exploitées en licence.

Si les jus ne sont pas créés ici, c’est en revanche sur ce site qu’ils prennent corps. L’huile essentielle, commandée à des spécialistes des fragrances, est d’abord mélangée, principalement avec de l’eau et de l’alcool, puis commence le processus de macération. « On laisse reposer le jus dans des cuves en inox allant jusqu’à 10 tonnes. Puis on lance le conditionnement », détaille le directeur de l’usine, Romaric Peltier.

40 flacons par minute

La partie conditionnement, qui emploie environ 110 personnes, sur les 200 que compte l’usine, regroupe vingt lignes de fabrication pour le remplissage des flacons, la mise en place du capot puis le conditionnement dans l’emballage secondaire. Avec des lignes largement automatisées, cette succession d’opérations et réalisée en quelques secondes.

À raison de 40 flacons produits en moyenne par minute, cela donne des dizaines de milliers de flacons chaque jour, indique Romaric Peltier, qui n’en dira pas davantage sur le chiffre d’affaires de l’activité.

Contrôle qualité

Le laboratoire de l’usine vérifie la conformité et la qualité par un examen minutieux des produits. Les parfums prélevés sur les lignes sont examinés visuellement, mais aussi par l’odorat.

« On prend le produit final à contrôler et un référentiel de jus. L’idée est de faire de l’olfaction en aveugle », explique Céline Palisse, responsable qualité de l’usine. Pour cela, le le personnel en charge de ce contrôle compare le parfum à contrôler avec standard de jus. « L’objectif est d’essayer de déceler s’il y a une différence ou non et s’il y a une différence, de voir à quoi elle est liée », raconte-t-elle.

Malgré la pandémie et la fermeture des magasins dans de nombreux pays le site a embauché une dizaine de personnes durant le premier confinement. Le groupe bénéficie de sa présence mondiale, souligne Romaric Peltier, avec des régions qui ne sont pas entrées dans la crise sanitaire au même moment.

En France, les ventes de parfums haut de gamme ont fait preuve de résilience, selon une étude récente du cabinet NPD Group. Entre janvier et fin octobre, les parfums ont certes vu leurs ventes baisser de 18% par rapport à la même période l’an passé, mais ce fut un recul moindre que celui enregistré par le marché global de la beauté sélective (-22%).

Le groupe concurrent Interparfums (marques Jimmy Choo ou Karl Lagerfeld) a quant à lui récemment relevé ses prévisions pour 2020, citant un contexte « plus favorable qu’espéré » malgré la crise sanitaire.

« Nous avons des projections rassurantes », confirme de son côté M. Peltier, alors que Noël, l’une des grosses périodes de ventes de parfums, se prépare.