Michelle Thew

Parmi les principales réussites de l’organisation on compte ainsi l’interdiction des tests sur animaux dans plusieurs pays en plus de l’Union Européenne, notamment la Nouvelle-Zélande, la Suisse et la Turquie. L’ONG a également réussi à s’allier des marques comme Covergirl, qui a annoncé en novembre qu’elle était entièrement cruelty-free, ce qui signifie qu’aucun de ses produits ou ingrédients n’est testé sur des animaux, ni ceux des fournisseurs de la marque.

La semaine dernière, Michelle Thew, CEO de Cruelty-Free International, a organisé une réunion à Sydney, en Australie - en collaboration avec Covergirl - pour expliquer comment l’organisation fournit une expertise scientifique et juridique novatrice aux marques et aux gouvernements. Au cœur des préoccupations actuelles de l’organisation, la Chine est un pays presque inaccessible aux marques cruelty-free, dans la mesure où sa législation exige que les cosmétiques soient testés sur les animaux.

Jusque-là, les marques de beauté ont utilisé des solutions de contournement telles que le commerce électronique transfrontalier (la loi chinoise ne concerne que les marques qui commercialisent leurs produits dans des points de ventes physiques dans le pays), mais cette option est limitée par les plafonds imposés achats transfrontaliers.

En 2018, Cruelty-Free International a lancé son programme pilote Leaping Bunny China, qui permet aux marques labellisées d’entrer sur le marché chinois sans recourir aux tests sur animaux. « Historiquement, cela n’était pas possible pour les marques et il n’est toujours pas possible d’importer directement en Chine. Mais notre programme se base sur un accord spécial que nous avons conclu avec le parc industriel de Shanghai Gengpu, Oriental Beauty Valley et Knudsen&CRC », explique Michelle Thew. « Cela permet aux marques de faire appel à une production locale et ensuite, sous notre contrôle, de se lancer sur le marché. »

Le mois dernier, Bulldog, la marque britannique de soins pour hommes, a été la première marque certifiée Leaping Bunny à entrer en Chine continentale.

« Nous voulons que les marques australiennes sachent que ce marché est en fait ouvert aux marques labellisées Leaping Bunny », poursuit Michelle Thew. « S’il y a des marques actuellement non vendues en Chine qui sont intéressées par ce marché, elles peuvent nous contacter pour obtenir le label Leaping Buny et rejoindre le programme pilote ».

Le programme pilote Leaping Bunny China de Cruelty-Free International permet aux marques labellisées cruelty-free d’entrer sur le marché chinois sans recourir aux tests sur animaux

Michelle Thew espère que ce programme accélèrera considérablement les changements réglementaires en Chine.

En ce qui concerne la situation en Australie, Michelle Thew estime qu’il reste du travail à faire. Toutefois, le gouvernement australien s’est récemment engagé à interdire le recours aux données issues de tests sur animaux pour les ingrédients cosmétiques avec l’introduction de l’Industrial Chemicals Act 2019. À partir du 1er juillet 2020, l’IC Act 2019 mettra en œuvre cette interdiction pour les ingrédients uniquement destinés aux cosmétiques.

« C’est un signal important du gouvernement », estime Michelle Thew, « il est vraiment tourné vers l’avenir et il est très spécifique aux ingrédients cosmétiques. Nous savons qu’ici en Australie, il existe un grand nombre de marques qui ont une sensibilité bio et éthique, et que l’expérimentation animale est également un sujet de préoccupation pour les consommateurs australiens ».

Les marques australiennes de beauté souhaitant en savoir plus sur la façon dont l’IC Act les affectera, Michelle Thew recommande de contacter Cruelty-Free International pour obtenir des conseils sur la préparation.