Acteur incontournable sur le marché de la beauté et leader dans l’art verrier en Europe, Bormioli Luigi - qui fusionnera l’an prochain avec Bormioli Rocco, sa filiale art de la table acquise en 2020, pour devenir le Groupe Bormioli - se projette dans le futur, bien que le climat conjoncturel soit difficile à appréhender. Tout comme ses concurrents, Bormioli Luigi doit faire face à la flambée des coûts de l’énergie, et plus globalement à une hausse du prix des matières premières, du transport ou encore de l’emballage. Mais si la demande avait brusquement chuté en 2020, durant la pandémie, elle est aujourd’hui particulièrement dynamique, tirée par l’Amérique du Nord et l’Asie.

Malgré ces signaux contradictoires, le verrier italien fait front et prépare l’avenir, aussi bien en termes de technologies et d’innovations que d’infrastructures et de capacités de production. Investissements en Espagne pour répondre aux besoins du segment masstige, poursuite des innovations produits pour apporter des solutions écoresponsables, objectif de décarbonation de 50% à l’horizon 2030 : au total, c’est un plan de 200 millions d’euros qui est en cours d’exécution sur la période 2019-2023.

« Évidemment, le contexte est compliqué mais une verrerie qui n’innove pas et qui ne fait pas d’investissement court progressivement à sa perte », explique Simone Baratta, directeur de la Business Unit Prestige Perfumes.

Un site de production en Espagne pour mixer les demandes du marché

« L’entreprise a aujourd’hui la capacité de répondre aux besoins des clients originels, c’est-à-dire la parfumerie de luxe, mais également d’élargir son offre au segment masstige et à la cosmétique, grâce à notre nouvel outil industriel : notre site verrier d’Azuquaca situé à quarante kilomètres de Madrid », explique Marco Azzali, directeur commercial Prestige Perfumes.

L’usine produit aujourd’hui principalement des articles pour l’art de la table (sous le nom Bormioli Rocco) et est progressivement (et partiellement) convertie pour produire des flacons pour la parfumerie milieu de gamme et la cosmétique. Une machine IS a été installée en 2021 et deux autres sont prévues pour 2023. En 2024, des activités de décoration et de parachèvement intégreront également l’usine d’Azuquaca « dans le but de monter en capacité de production interne nous permettant d’être plus flexibles et de répondre plus rapidement aux demandes des clients », précise Simone Baratta.

Des solutions en verre toujours plus responsables

Le verre, matériau infiniment et 100% recyclable présente d’incontestables atouts au moment où marques et consommateurs recherchent des solutions à la fois plus premium et plus responsables. Pour répondre à ces attentes, les équipes de Bormioli Luigi ont ainsi développé de nombreuses innovations pour permettre un usage étendu et responsable du verre : solutions allégées, verre recyclé, bagues interchangeables, etc.

La gamme Ecoline offre ainsi une série de flacons, pots et bouchons en verre ultra léger (58% de poids du verre en moins par rapport à un contenant traditionnel). Une réponse pertinente en termes d’écoresponsabilité sur laquelle l’entreprise continue à investir avec une formule qui pourrait d’ailleurs prochainement être encore plus performante. Affaire à suivre !

Plus récemment, Bormioli Luigi a élaboré une ligne de contenants en verre destinés au maquillage : rouge à lèvres rechargeable, lipgloss et mascara. À cette offre, Bormioli Luigi ajoute sa compétence sur la personnalisation des formes verrières et celle du parachèvement, jusqu’à l’application de décors spécifiques ou d’une protection anti UV. Cette dernière a d’ailleurs été développée pour accompagner les parfums et les soins nouvelle génération dont les formules naturelles subissent les effets de la lumière.

Les bagues interchangeables, quant à elles, ont été imaginées par la verrerie prioritairement pour servir le marché de la parfumerie et des soins à recharger.

Enfin, Bormioli Luigi propose depuis plusieurs années du verre PCR (Post Consumer Recycled) dont la demande ne fait qu’augmenter : « toutes les marques premiums veulent un pourcentage – le plus élevé possible - de verre PCR dans leurs flacons, sans perdre en qualité bien sûr », explique Simone Baratta. « C’est un marché très tendu sur lequel la disponibilité du PCR de qualité est extrêmement variable aujourd’hui nous imposant à être sous contrat avec les prestataires qualitatifs que nous avons choisis afin de pérenniser notre offre », conclut Simone Baratta.