Publication d’une enquête sur la présence de substances dites « nocives », dans des produits cosmétiques, notamment des rouges à lèvres et des shampooings, lancement d’une application pour repérer les produits contenant les substances incriminées, vaste campagne dans les médias et sur le terrain : l’UFC Que Choisir a mis le paquet la semaine dernière sur un thème toujours porteur en termes de retombées, celui du danger que représenteraient les produits cosmétiques pour la santé humaine.
Face à ce discours anxiogène, la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) a souhaité rappeler les fondements de la sécurité des produits cosmétiques vendus en France et en Europe.
Le syndicat professionnel rappelle notamment qu’avant leur mise sur le marché en France et en Europe, les produits cosmétiques font l’objet d’une évaluation rigoureuse de leur sécurité par un toxicologue qualifié, conformément au Règlement (CE) n°1223/2009.
En ce qui concerne les ingrédients utilisés, ceux-ci font en cas de doute l’objet d’évaluation et d’autorisation par le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), une instance indépendante de la Commission européenne. Les recommandations du CSSC sont régulièrement mises à jour pour intégrer les dernières avancées scientifiques. Certaines substances ont fait l’objet de réévaluations régulières en fonction de l’avancée des connaissances scientifiques.
« La réglementation évolue en permanence : dès qu’un risque est identifié ou que de nouvelles données sont disponibles, les autorités adaptent les règles pour garantir la sécurité des consommateurs », rappelle la FEBEA.
Danger ou risque : une distinction essentielle
La FEBEA souligne, par ailleurs, l’importance de distinguer danger (propriété intrinsèque d’une substance) et risque (probabilité d’un effet en fonction de l’exposition réelle).
« Un ingrédient peut présenter un danger à forte dose, mais le risque pour le consommateur dépend de la quantité réellement présente dans le produit et de la manière dont il est utilisé », explique-t-elle.
Ce point est d’autant plus important que de nombreuses polémiques concernant des ingrédients parfois utilisés en cosmétique sont liées à cette notion mal comprise. Or, tout le principe d’une évaluation de sécurité repose sur cette notion de risque, là où les applications de notation ou classements médiatiques pour les produits cosmétiques se contentent souvent de pointer la simple présence d’une substance jugée suspecte.
Concernant les perturbateurs endocriniens, pour lesquels la notion d’effet lié à la dose n’est plus pertinente, la FEBEA affirme que cette question « est prise très au sérieux par l’industrie cosmétique ».
La fédération professionnelle note que les 16 familles de perturbateurs endocriniens listés par l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA) sont toutes interdites en cosmétique.
« De nombreuses substances sont suspectées sur la base d’affinités chimiques, mais il est extrêmement complexe de prouver ou d’infirmer leur caractère perturbateur endocrinien, faute de méthodes scientifiques totalement validées à ce jour. L’industrie cosmétique est l’un des rares secteurs à financer activement la recherche sur ce sujet, notamment via la plateforme publique-privée PEPPER, qui vise à valider des méthodes fiables pour identifier les perturbateurs endocriniens et accélérer la recherche européenne dans ce domaine », précise-t-elle.
Toute ceci conduit la FEBEA à considérer que les cosmétiques commercialisés en France et en Europe sont « parmi les plus strictement encadrés au monde ».