Il se passe décidément beaucoup de choses dans le nord de l’Europe ! La société finlandaise Sulapac prépare avec Chanel une nouvelle génération d’emballages cosmétiques, le Suédois BillerudKorsnäs réfléchit, avec L’Oréal et d’autres partenaires, sur l’industrialisation de flacons en carton, et Metsä Board, dont le siège est à Helsinki, prépare l’avenir du carton et de l’emballage avec un nouveau centre d’innovation à Äänekoski. De son côté, la société finno-suédoise Stora Enso a engagé sa transformation.

Tube carton

Lors du salon Luxe Pack Monaco, Stora Enso a présenté un tube en carton renouvelable pour le conditionnement de produits cosmétiques, une alternative respectueuse de l’environnement aux tubes en plastique.

Le corps du tube est fabriqué à partir d’un carton Stora Enso résistant aux corps gras et enduit d’une barrière qui permet de l’utiliser en tant qu’emballage primaire pour les crèmes de soin. Selon Stora Enso, l’utilisation de carton pour la fabrication du corps du tube permet de réduire l’utilisation de plastique de 70% par rapport à un tube en plastique.

Stora Enso développe également des matériaux biocomposites afin de remplacer le capuchon et l’épaule en plastique du futur tube.

« Nous constatons une demande croissante dans le secteur des cosmétiques pour des solutions innovantes à base de matériaux renouvelables. Ce tube est un bon exemple de la manière dont nous développons, avec nos clients et leurs fournisseurs, des innovations pour créer l’emballage de demain. Le tube en carton offrira une solution alternative compétitive aux marques de cosmétiques souhaitant séduire des consommateurs soucieux de l’environnement », explique Henna Paakkonen-Alvim, vice-présidente Innovation, au sein de la division Consumer Board de Stora Enso.

Pour la fabrication des tubes, Stora Enso coopère avec Aisa, l’un des principaux fabricants mondiaux de machines de production de tubes. La viabilité industrielle du carton a été testée sur les machines d’Aisa pour garantir de parfaites performances de conversion.

Matériaux biocomposites

Pour aller plus loin, Stora Enso développe également des matériaux biocomposites afin de remplacer le capuchon et l’épaule en plastique du futur tube.

L’année dernière, Stora Enso a d’ailleurs lancé DuraSense, un mélange de fibres de bois (jusqu’à 50%) et de polymères (habituellement du polypropylène), qui peuvent être d’origine fossiles, végétale ou recyclés, selon la demande des marques, afin de remplacer les plastiques d’origine fossile. Grâce à leur contenu en fibre de bois, les biocomposites DuraSense permettent de réduire sensiblement l’empreinte carbone des matériaux d’emballage. Ainsi, avec un mélange de fibres de bois et de bio-polymères, il est possible d’atteindre une teneur en matières renouvelables de 98%.

Par ailleurs, le bois utilisé pour DuraSense provient de forêts nordiques gérées de façon durable.

Agents de texture

Stora Enso a, par ailleurs, mis au point un procédé permettant d’utiliser les microfibrilles de cellulose (MFC), que l’on ajoute dans la pâte pour alléger le carton tout en le rendant plus solide, en tant qu’agent de texture dans les formules cosmétiques.

Selon Stora Enso, les MFC sont des ingrédients naturels multifonctionnels entièrement biodégradables, qui peuvent agir en tant que modificateurs de rhéologie, stabilisateurs d’émulsions, hydratants et agents sensoriels tout en contribuant à un monde plus durable.

Stora Enso a présenté ce nouvel ingrédient lors du salon Cosmetic 360 où il a été sélectionné parmi les finalistes des Cosmetic 360 Awards.

« Notre activité ne se limite plus au carton, nous développons de nouveaux segments à base de cellulose de bois. Nous présenterons bientôt de nouvelles applications à base de fibre moulée. Beaucoup de ce qui se faisait auparavant à partir de ressources fossiles pourra bientôt être réalisé à partir de fibres de bois », explique Hervé Vue, directeur commercial France chez StoraEnso.