La précédente session, censée élaborer "un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin", s’était achevée sans accord le 1er décembre à Busan en Corée du Sud. Les participants s’étaient toutefois mis d’accord sur le principe d’une prolongation des discussions.
La reprise de ces discussions est annoncée dans la foulée d’un accord au forceps sur le financement de la sauvegarde de la nature dans le cadre de la COP16 des Nations unies sur la biodiversité, scellé jeudi 27 février à Rome par les délégués de quelque 150 pays. Cette nouvelle session de négociations plastique se tiendra du 5 au 14 août 2025 au Palais des Nations à Genève, en Suisse.
Les discussions seront précédées de "consultations régionales" le 4 août.
Divergences non résolues
Les discussions de Busan sur le plastique qui se sont tenues entre les représentants de plus de 170 pays se sont enlisées à la suite de l’émergence d’un bloc de pays essentiellement producteurs de pétrole (Arabie Saoudite, Russie, Iran..), qui se disent opposés à toute limitation de la production mondiale de polymères plastiques.
Malgré cet échec, la cheffe du PNUE Inger Andersen avait fait valoir que des progrès importants avaient été accomplis à Busan. "Un haut degré de convergence a été atteint sur 29 des 32 articles composant le texte du traité", a-t-elle déclaré dans un discours au Forum économique mondial de Davos l’année dernière.
Mais depuis les discussions de Busan, le nouveau président des États-Unis, Donald Trump, a clairement annoncé qu’il souhaitait, lui, un "retour au plastique", promettant dans la foulée de doper l’exploitation des hydrocarbures.
Les opposants à toute réduction de la production de plastique dans le monde insistent pour que le traité onusien ne porte que sur le recyclage des déchets plastique, sur la gestion (collecte, tri) des déchets, et sur la conception des produits en amont pour qu’ils soient plus facilement recyclables.
"Un effort politique et diplomatique important est nécessaire au cours des mois à venir », a ajouté Inger Andersen lors de son discours à Davos. "Si les pays et les entreprises ne commencent pas à mettre en œuvre des solutions dès maintenant, les coûts vont grimper en flèche. Le déversement de plastique dans l’environnement devrait croître de 50% d’ici 2040. Le coût des dommages liés à la pollution plastique pourrait atteindre 281.000 milliards de dollars entre 2016 et 2040. Tout comme les coûts, les risques pour les entreprises augmentent aussi. Les consommateurs, les actionnaires et les marchés commencent à se mobiliser", a-t-elle exhorté.