Un rapport scientifique

En 2010, la Commission européenne a demandé à un panel de scientifiques de réaliser un rapport sur l’état actuel et les perspectives en matière de méthodes alternatives à l’expérimentation animale pour les cosmétiques, et pour estimer de façon réaliste le temps nécessaire pour le développement de méthodes alternatives quand elle ne sont pas encre disponibles.

Ce travail a été coordonné par le Centre européen pour la validation des méthodes alternatives (ECVAM) et a été soumis à une consultation publique avant sa finalisation et sa publication dans la revue scientifique Archives of Toxicology.

Selon les experts, d’importants défis scientifiques doivent encore être surmontés avant que le remplacement complet des tests sur animaux ne soit possible. Considérant que des progrès substantiels ont été réalisés au cours des dernières années, ils prévoient que, pour la toxico-cinétique, la toxicité à doses répétées, la cancérogénicité, la sensibilisation de la peau, et la toxicité pour la reproduction, les méthodes permettant de remplacer complètement les tests animaux ne seront disponibles d’ici 2013.

Plus particulièrement :

 Aucun délai spécifique n’a pu être estimé dans les domaines de la toxico-cinétique, la toxicité à doses répétées, la cancérogénicité et la toxicité pour la reproduction en raison des défis scientifiques sous-jacents.
 Les échéances prévues pour le remplacement complet des tests sur animaux dans le domaine de la sensibilisation de la peau nécessitera encore 7 à 9 ans (c’est à dire vers 2017-2019).

Décision du Parlement et du Conseil

Cette étude [1] sera une base importante du rapport de la Commission au Parlement et au Conseil prévu pour la mi-2011, à propos des difficultés techniques pour le respect de l’interdiction de l’expérimentation animale. En effet, la Commission européenne doit examiner la situation en ce qui concerne les difficultés techniques dans l’extension de l’interdiction aux tests les plus complexes, à savoir la sensibilisation de la peau, la cancérogénicité, la toxicité pour la reproduction et la toxico-cinétique, pour lesquelles un délai a été fixé au mois de mars 2013.

Bien que le remplacement complet ne soit pas encore réalisé ou envisageable d’ici 2013, les experts de l’Union européenne font valoir que des stratégies de remplacement partiel sont possibles. À court et à moyen terme, la mise en œuvre d’une « boîte à outils » de méthodes de tests reconnues et dont la fiabilité et la pertinence sont établies sur des points particuliers, pourrait permettre de développer des stratégies de tests intégrées. «  Bien qu’aucune des méthodes prise séparément ne permette de générer tous les informations nécessaires, leur combinaison pourrait constituer une base suffisante pour une évaluation intégrée de l’innocuité dans le but de remplacer complètement l’expérimentation animale. »

Déception des opposants à la vivisection

Le BUAV, opposant historique aux tests sur animaux, a exprimé son extrême déception vis-à-vis du contenu de la version finale du rapport des experts de l’UE. Selon l’organisation, le report de l’interdiction ne permettra pas d’accélérer le développement d’alternatives acceptées aux tests sur animaux. « C’est au contraire, la pression d’une date limite qui a aidé à accélérer le développement de nouvelles alternatives - sauvant ainsi la vie de milliers d’animaux à travers le monde. »