En ce qui concerne les cosmétiques, l’Union européenne a déjà interdit la plupart des tests sur les animaux. L’interdiction de l’expérimentation pour les produits finis s’applique depuis le 11 septembre 2004, et depuis le depuis le 11 mars 2009 pour les ingrédients ou combinaisons d’ingrédients. Demeurent toutefois autorisés les tests de toxicité à doses répétées, de toxicité pour la reproduction et de toxicocinétique.

Ces derniers tests auraient dû être interdits, étape par étape, dès que des méthodes alternatives étaient validées et adoptées dans la législation européenne, et au plus tard le 11 mars 2013. Toutefois, le développement et la validation des méthodes alternatives semblent avoir été plus longs que prévu et plusieurs voix au sein de l’industrie font valoir qu’appliquer l’interdiction de ces tests, sans tenir compte de la disponibilité d’alternatives non-animales, pourrait sérieusement entraver la capacité d’innovation des fabricants européens de cosmétiques. Ils ont apparemment été entendus par les autorités.

Selon le Commissaire John Dalli : "L’industrie des cosmétiques de l’Union européen figure certainement parmi les secteurs industriels les plus innovants."

Alors qu’il inaugurait une exposition organisée au Parlement européen par le Colipa, l’Association européenne des produits cosmétiques, le Commissaire John Dalli a souligné l’importance de l’innovation. « Le Colipa peut être assuré que nous continuerons à faire tout notre possible pour soutenir l’innovation par le biais de la législation de l’Union européenne et à travers nos activités internationales, » a déclaré celui qui est chargé de la santé et la politique des consommateurs dans l’Union.

Par ailleurs, The Guardian a rapporté les propos de Neil Parish, un député britannique, également président d’un groupe parlementaire pour la protection des animaux, affirmant que le remplacement des tests d’innocuité ne sera pas suffisamment avancé avant 2017, soit quatre ans plus tard que prévu. Parish critique l’industrie des cosmétiques qu’il accuse de retarder délibérément le développement de méthodes alternatives.

Le Commissaire John Dalli avec l’euro-députée Romana Jordan Cizelij et le Président ainsi que le Directeur Général du Colipa.

Plusieurs experts de l’industrie s’attendent en fait à ce que la Commission européenne - qui doit publier un rapport annuel sur les progrès accomplis dans le développement, la validation et l’acceptation des méthodes alternatives - annonce sous peu qu’elle est incapable de mettre en oeuvre la dernière phase de la directive sur les cosmétiques dès 2013, tel qu’initialement prévu.