Premium Beauty News - Où en sommes-nous et quelles conséquences immédiates ?

Bernard Brancq - Les produits cosmétiques sont tous formulés avec des ingrédients, qu’ils soient naturels ou pas, constitués de substances chimiques. Même si la tendance marketing aux produits "verts" laisse penser qu’ils sont sans risque, il y a lieu de prouver leur parfaite tolérance par le consommateur selon un cahier des charges très complet qui prend en compte toutes les voies d’exposition. Certaines surprises sont possible pour les nombreux ingrédients, naturels ou non, qui bien qu’utilisés en petit volume ne disposent pas d’un dossier de sécurité complet. Pour les substances d’utilisation plus large, REACH permettra de connaître prochainement s’ils sont tous autorisés.

À ce titre , il y a lieu d’attendre les résultats selon les étapes du processus réglementaire et de ne pas mettre la suspicion sur certains ingrédients, au vu de données non scientifiquement établies, voire de les bannir en faisant fi des règlementations existantes. De ce pont de vue, le cas des parabènes autorisés par le Règlement Cosmétique [1] et récemment réexaminés par le SCCS (Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs) est édifiant.

Premium Beauty News - Il risque d’y avoir également des conséquences collatérales !

Bernard Brancq - C’est exact, car ces règlementations engendrent des coûts élevés de tests et une forte mobilisation des moyens R&D des entreprises de la filière cosmétique au détriment de l’innovation, qui est le moteur de la croissance de la profession et de son poids dans l’économie. Bien évidemment le prix des ingrédients sera renchéri.

Le nombre des ingrédients sûrs disponibles va se réduire, nécessitant des reformulations de nombreux produits cosmétiques.

Enfin, on peut s’attendre à des délocalisations de R&D et de production dans la filière vers des pays émergeants où les produits cosmétiques seront mis sur le marché en priorité avant l’Europe et où les tests sur animaux sont toujours autorisés. Donc, des conséquences économiques et sociales non négligeables, même si les règlementations de ces pays copient assez rapidement celles de l’Europe.

En revanche, il faut reconnaître que la sécurité des consommateurs sera améliorée, renforçant ainsi leur confiance dans les produits de beauté, tandis que l’image de la profession sera renforcée.