Le coût de la reformulation

Le vote par les députés français d’une proposition de loi visant à interdire l’utilisation, dans les produits de consommation, de plusieurs familles de substances classées comme perturbateurs endocriniens a produit un véritable électrochoc au sein de l’industrie des cosmétiques. Après un rapide état des lieux de leurs formules, de nombreuses marques ont pris conscience, avec une vive inquiétude, du coût astronomique que représenterait une éventuelle interdiction des phtalates, des parabènes et des alkylphénols.

Pour la majorité des sociétés, le cœur du problème ce sont bien évidemment les parabènes : une famille de conservateurs largement utilisés dans de très nombreux produits. Or « reformuler des produits existants conservés aux parabènes avec de nouveaux systèmes, revient à recréer de nouvelles formules qu’il faut réévaluer tant en terme de stabilité que de sécurité, » indique COSMED, l’association des PME françaises de la filière cosmétique. « Les ressources financières et humaines à consacrer à cette mutation sont considérables, » ajoute-t-elle.

Le choix des consommateurs

Mais dans l’esprit des consommateurs, ce que COSMED qualifie de « médiatisation pénalisante » a presque totalement anéanti, ainsi que le regrette la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA), « la présomption d’innocence » dont ces substances continuent pourtant à bénéficier auprès d’un grand nombre de scientifiques.

Finalement, l’écho médiatique rencontré par les études scientifiques indiquant de possibles effets sanitaires des parabènes, puis par le vote des députés français, est en train d’orienter le marché. La rationalité des consommateurs n’est pas celle des scientifiques. Il est en effet quasiment impossible pour le consommateur de quantifier le risque réel sans s’en remettre à des experts dont la crédibilité a été très affectée par la succession des scandales sanitaires. Alors, à partir du moment où un risque, aussi faible soit-il, semble exister et qu’existe en parallèle une offre alternative, les achats se réorientent « naturellement » … dans la seule limite de la plus ou moins grande substituabilité des produits.

Quelles alternatives ?

Finalement, les industriels se trouvent pris au piège par cette demande qui progresse plus vite que les solutions techniques alternatives.

Certes, plusieurs fournisseurs d’ingrédients se sont efforcés de proposer des substances, ou des cocktails de substances, visant à remplacer les parabènes. Mais, le prix de ces ingrédients est souvent très supérieur à celui des parabènes et surtout, ils ne permettent pas une substitution telle quelle. C’est tout l’équilibre des formules qui doit être revu et parfois, il faut envisager de changer les packaging ou même de modifier le processus de fabrication, par exemple en ouvrant des salles blanches.

Pour faire le point sur ces questions, Premium Beauty News a donc proposé aux principaux acteurs de la filière cosmétique (experts formulateurs, fournisseurs d’ingrédients, toxicologues, consultants et marques) de faire part de leurs solutions et d’échanger sur leurs expériences lors d’une journée de débats le 6 juillet à Paris. Parmi les thèmes qui seront traités par le panel d’experts réuni à cette occasion : les enjeux de la formulation, la protection par le conditionnement, les nouveaux ingrédients disponibles, les nouvelles questions de sécurité, etc.

Le programme complet et les modalités de participation sont disponibles ci-dessous :

Formuler sans parabènes