Le numéro un mondial du luxe LVMH (Louis Vuitton, Dior, Celine, Moët Hennessy) a annoncé jeudi, 25 juillet, une chute de 22% de son bénéfice net au premier semestre 2025, à 5,7 milliards d’euros, en raison estime-t-il d’un contexte "économique et géopolitique perturbé".

Cosmétiques et distribution sélective sauvent les meubles

Après un premier trimestre en baisse de 2%, le recul des ventes a continué de s’accentuer, s’établissant à un peu moins de 40 milliards d’euros (47 milliards de dollars), pour l’ensemble du second semestre, soit un retrait total de 4%. Malgré ces chiffres, Bernard Arnault, le PDG du groupe, juge que "LVMH fait preuve de solidité dans le contexte actuel".

Sur le semestre, ce sont les ventes des divisions "Mode et maroquinerie" et "Vins et spiritueux", toutes deux en baisse de 8% qui pénalisent le plus les résultats du groupe. En revanche, l’activité "Parfums et Cosmétiques" est stable (-1%), tout comme la division "Montres & Joaillerie".

Concernant l’activité Distribution Sélective, qui inclut Sephora, Le Bon Marché et DFS, le chiffre d’affaires est proche de celui de la même période de 2024, à 8,6 milliards d’euros.

Guerres commerciales

LVMH, comme le reste du secteur du luxe, est confronté à un ralentissement de la consommation en Chine et plus généralement de la demande mondiale pour les produits de luxe. Le groupe doit maintenant faire face aux droits de douanes américains et au durcissement chinois.

Les menaces de Donald Trump pourraient avoir un fort impact sur le groupe qui réalise un quart de son chiffre d’affaires aux États-Unis.

"Je fais tout mon possible pour que nous parvenions à un accord avec les Américains, afin d’éviter de nous retrouver pris dans une guerre commerciale, qui serait extrêmement préjudiciable aux entreprises", a déclaré Bernard Arnault au Wall Street Journal.

Selon le journal américain, le milliardaire aurait enchaîné les rendez-vous ces derniers mois pour éviter une guerre commerciale entre les États-Unis et l’Europe, rencontrant le chancelier allemand Friedrich Merz, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni ainsi que le président français Emmanuel Macron, tout en s’entretenant "régulièrement" avec Donald Trump.

"10% c’est mieux que 30%"

Pour LVMH, un droit de douane de 15% "serait un bon résultat", selon la directrice financière Cécile Cabanis. LVMH estime qu’il pourrait compenser un tel taux avec une hausse de prix et une optimisation de la production, notamment aux États-Unis. "Bien évidemment si c’est 10% c’est mieux que 30%", a-t-elle ajouté.

"Le plus compliqué sera pour la division Vins et spiritueux, où aujourd’hui nous ne sommes pas dans un schéma où on peut augmenter les prix", a-t-elle remarqué lors d’un entretien avec des agences de presse, d’autant plus que le cognac, certains vins et le champagne ne peuvent être produits aux États-Unis contrairement aux articles de mode et maroquinerie.