Plusieurs modèles cutanés prenant en compte la diversité des caractéristiques de la peau ont déjà été développés (Photo : © Jacob Lund /shutterstock.com)

Même si la peau caucasienne reste encore le support principal de nombreuses études scientifiques, l’évolution de la population mondiale réduit sa prévalence, y compris au sein des économies les plus développées.

Mettre à jour les modèles cutanés

Comme le précise Paul Matts, Research Fellow chez Procter & Gamble « en 2050, la peau caucasienne ne représentera que 15% des catégories de peau, alors qu’avec des taux de croissance élevés les populations d’Asie et d’Afrique seront majoritaires. Il devient nécessaire de ne plus considérer la peau caucasienne comme centrale dans les études scientifiques ».

Une évolution d’autant plus nécessaire que, selon les ethnies, les principales caractéristiques de la peau diffèrent. Ainsi, l’étude conduite par Procter & Gamble sur 250 sujets venant de cinq groupes ethniques différents a notamment montré que les Indiens et les latinos avaient davantage de rides que les autres groupes, mais que celles des caucasiens étaient plus profondes donc aussi plus visibles.

Des sociétés ont déjà pris en compte l’évolution de la répartition des ethnies et proposent des modèles adaptés. C’est le cas du Centre International de Développement Pharmaceutique (CIDP), basé à Maurice, qui a mis au point un système de mesure in vivo de l’effet des polluants selon le type de peau. « Les mesures ont démontré que l’effet de la pollution est plus important sur les peaux caucasiennes que sur les peaux africaines », explique Véronique Newton, Responsable du laboratoire R&D au CIDP.

De son côté, BASF a développé un modèle in vitro relatif au cycle cellulaire des sébocytes et a conduit une étude à partir de sébocytes de populations asiatiques et de populations afro-américaine. Les différences observées sont notables.

D’autres sujets sur les ongles, les cheveux et les cils ont été traités avec ce même regard multiethnique.

Chercheurs récompensés

En marge du congrès, comme les années précédentes, la SFC a récompensé plusieurs chercheurs pour leurs travaux en matière de science de la peau et des cheveux.

Le prix du jeune chercheur a été remis à Laura Sabatier de l’Université de Paris-Sud pour son étude démontrant que la forme du follicule pileux est corrélée à la forme du cheveu. Plus le cheveu est frisé, plus la structure du follicule est asymétrique.

Le Dr Marek Haftek, directeur de recherches au CNRS de Lyon a, de son côté, reçu le prix de la SFC pour l’ensemble de ses travaux contribuant à une meilleure connaissance de la peau et de ses fonctions.

En 2019, les Journées Jean Paul Marty se tiendront sur le thème « Peau et âge ».