Le redéploiement de Pochet au-delà de son métier d’origine, la verrerie, s’est fait à très grande vitesse. Après l’acquisition de la totalité de Qualipac en 2004, le Groupe crée de toutes pièces, en 2008, une unité de transformation de métal en Chine, Qualimetal, puis s’empare du transformateur de plastique brésilien Ipel, en février 2009. Suit ensuite le rachat de Lisi Cosmetics en avril 2011, également transformateur de plastique et de métal. Enfin, le Groupe a reprit au mois de mai dernier l’entreprise française Solev, spécialiste mondial reconnu des techniques de parachèvement telles que la métallisation sous vide, le vernissage, le laquage intérieur et le décor laser d’articles de conditionnements haut de gamme en verre, plastique et métal. Un développement qui nécessite de renforcer l’organisation du Groupe, notamment par la création de plusieurs fonctions corporate autour d’un nouveau directoire.

« Ce nouveau directoire, explique Irène Gosset, Présidente du Groupe Pochet, est vraiment l’expression du nouveau Pochet que nous souhaitons développer. Il est articulé autour d’un Pôle Flaconnage, dirigé par Charles de Forges, Président de Pochet du Courval, et d’un Pôle Plasturgie/Métal, dirigé par Pierre Marand, Président de Qualipac. Hubert Varlet est Directeur Général Stratégie Commerciale et Marketing Groupe et Alain Mauriès, Directeur des Ressources Humaines du Groupe. » Jean-François Bouygues vient compléter l’équipe au 1er septembre en tant que Directeur Administratif et Financier pour le Groupe.

De gauche à droite, Alain Mauriès, Charles de Forges, Irène Gosset, Hubert Varlet, Pierre Marand, membres du directoire du Groupe Pochet

Le but premier est bien évidemment de concrétiser et consolider le développement du Groupe sur le verre et la plasturgie. Mais pour Irène Gosset, il est tout aussi important de «  renforcer et pérenniser une véritable culture propre au Groupe Pochet, autour de nos valeurs qui, je le rappelle, sont entre autres la satisfaction des clients, le devoir d’excellence, la culture familiale et, disons-le, la fierté de travailler chez Pochet ! »

S’adapter aux mutations

Un parcours pour le moins exemplaire de la part de ce groupe français, effectivement toujours familial, qui a su au cours de ces dernières années négocier la fantastique mutation industrielle d’un secteur devenu ultra-compétitif et de plus en plus exigeant.

«  C’est vrai, souligne Hubert Varlet, le Groupe a su moderniser son approche verrière, en continuant de miser sur l’innovation et en investissant massivement sur les techniques de parachèvement, tout en redéployant sa stratégie industrielle, via Qualipac, pour se développer en France et à l’étranger. En cette fin 2011, le bilan est plus qu’éloquent. Le Pôle Flaconnage, connu sous le nom de Pochet du Courval, est leader mondial dans sa spécialité et le Pôle Plasturgie/Métal, aussi appelé Qualipac, représente un atout industriel incomparable et complémentaire parfaitement en phase avec la demande du marché. »

Car c’est bien le marché qui est à l’origine des ajustements industriels du Groupe. Avec l’accélération du nombre des lancements de parfums de luxe et, surtout, la sophistication toujours croissante des produits, Pochet a bien compris l’importance d’acquérir des savoir-faire complémentaires et de s’orienter vers un stratégie d’offre de produit complet, incluant non seulement les flacons, mais aussi la décoration et les accessoires. Une stratégie dont la pertinence est validée dès 2008 avec deux projets phares, initiés par deux groupes mondiaux. « Il est clair, explique Hubert Varlet, que le groupe L’Oréal avec Diesel et son lancement Only the Brave et le groupe Procter & Gamble avec Hugo Element, ont été parmi les premiers de nos clients à exprimer la volonté du marché de n’avoir qu’un seul interlocuteur. J’oserais même dire une équipe de développement, une seule commande, une seule facture pour le développement d’un produit complet, du flacon en passant par le bouchon, le parachèvement, les accessoires et l’assemblage. Ensuite il s’agissait de répondre industriellement ! »

Après avoir quitté la Bourse en 2006 et s’être séparé de sa participation dans le secteur du cristal en février 2008 avec la cession de ses parts détenues dans Lalique, le groupe Pochet peut se consacrer entièrement à ce qui est son « cœur de métier », le packaging beauté.

« Pour ce qui est du verre, explique Charles de Forges, nous n’avons jamais cessé d’investir dans l’outil industriel. Notre effort est constant avec, comme axes principaux, l’innovation, l’automatisation, le parachèvement sous toutes ses formes et, bien sûr, l’amélioration de la chaîne d’approvisionnement. À cet égard, nous bouclons cette année la mise en place de notre système ERP lancé en 2008 et qui coordonnera l’ensemble de nos activités, de l’approvisionnement à la production, en passant par le commercial. »

Des investissements qui portent aussi sur le plan environnemental, sujet qui mobilise chez Pochet deux ingénieurs à temps plein. «  Des efforts qui ce sont concrétisés, entre autres, par les ‘3 pivoines’ (sur quatre possibles) qui ont été décernées par la Cosmetic Valley pour notre site de Guimerville. Parmi les critères de sélection figuraient notamment la lutte contre l’impact environnemental des produits et des process, une offre tenant compte des valeurs de respect de l’environnement et d’éco-responsabilité, une démarche de progrès continu et, enfin, une approche sociétale de l’éco-responsabilité, » précise le président du Pôle Flaconnage.

Au-delà des investissements industriels et techniques, le Groupe Pochet s’est aussi efforcé de miser sur les compétences humaines. En faisant en sorte de préserver et valoriser celles détenues en interne, tout en sachant en acquérir de nouvelles à tous les échelons de l’entreprise. D’où l’importance de la création d’une Direction des Ressources Humaines au niveau du Groupe. « Il s’agit aussi de créer une culture commune, là où coexistaient deux Pôles encore très autonomes, tout en continuant à développer les talents au sein du Groupe, par le recrutement, la formation et la mobilité » souligne Alain Mauriès, qui est chargé de cette mission.

Un groupe mondial pour des enjeux globaux

Avec aujourd’hui quinze sites industriels répartis sur quatre continents, 500 millions d’euros de chiffre d’affaires prévus cette année, le groupe verrier originaire de la vallée de la Bresle aura su en quinze ans répondre aux évolutions marketing et commerciales de ses grands clients mondiaux.

« Il y avait des opportunités de croissance fortes dans le plastique, le métal et le parachèvement. Le Groupe a non seulement su les saisir, mais aussi transformer ces opportunités en création de valeur pour nos clients, » explique Pierre Marand, président de Qualipac. Les résultats éloquents du Pôle Plasturgie/Métal confirment la pertinence de ces choix.

«  Quant au Flaconnage, souligne Hubert Varlet, je pense sincèrement que nous avons fait preuve de pragmatisme en concentrant nos efforts industriels sur nos trois sites français tout en étant présent en matière de parachèvement sur le territoire américain. Au global, cette stratégie du Groupe nous a permis de résister à la crise de 2009 et de rebondir en 2010 et en 2011. Nos clients n’attendent pas automatiquement du volume. Ils veulent du service, de la flexibilité et, bien entendu, de la qualité. Dans nos métiers où la sophistication et la non-répétitivité jouent à plein, le Groupe est aujourd’hui armé pour poursuivre son développement et toujours mieux servir le client. »