Chaque année, la filière française des cosmétiques dépense environ 2% de son chiffre d’affaires en R&D. (Photo : © Creative Lab)

Deux études commandées par la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) mettent en avant le rayonnement mondial de la filière cosmétique française. À l’occasion de son assemblée générale, la FEBEA a dévoilé une étude macro-économique réalisée par le cabinet d’études économiques et de conseil Asterès sur l’industrie cosmétique française. Cette étude a été complétée par une analyse du cabinet CH2 Conseil qui souligne la portée mondiale des atouts du secteur tout en alertant sur les risques auxquelles il doit faire face.

Domination mondiale

Avec un chiffre d’affaires de 45 milliards d’euros en 2017 pour l’ensemble de la filière, dont 2,9 milliards pour les fournisseurs de matières premières, 24 milliards d’euros pour les fabricants de produits finis et 5 milliards pour la distribution, auxquels s’ajoutent 14 milliards pour les exportations, la France domine le marché mondial des cosmétiques avec 23% de parts de marché. Loin de s’éroder, cette domination s’est plutôt renforcée au cours des dernières années puisque les exportations françaises ont cru de 5% par an sur la période 2010-2018, alors que le marché mondial progressait de 4% par an en moyenne sur la même période.

Innovation et patrimoine culturel

La surperformance de l’industrie cosmétique française s’appuie notamment sur d’importants investissements dans l’innovation. Chaque année, la filière française des cosmétiques dépense environ 2% du chiffre d’affaires du secteur en R&D. Ce sont notamment les grands groupes qui portent l’innovation en dépensant entre 3% et 3,5% de leur chiffre d’affaires en R&D.

Au-delà de cet aspect directement quantifiable, la position dominante de l’industrie cosmétique française repose aussi sur des éléments moins tangibles, notamment un patrimoine émotionnel et culturel mêlant tourisme, culture, art de vivre et produits d’excellence.

Au final, selon le cabinet CH2, la puissance de la cosmétique française se matérialise dans :
 des marques fortes d’un patrimoine historique indéniable,
 des marques émergeantes, s’imprégnant dès leur création de « l’attractivité française » comme signature,
 des entreprises de toutes tailles offrant des produits sûrs et innovants,
 une qualité reconnue et en renouvellement permanent, illustrée aujourd’hui notamment par l’essor international de la dermo-cosmétique.

Nouvelles tendances

Comme d’autres secteurs industriels, la cosmétique doit toutefois faire face à plusieurs facteurs de déstabilisation notamment la relocalisation de l’économie (pour des raisons économiques ou écologiques), le besoin de donner du sens à la consommation, le souci de l’environnement.

Au-delà de ces changements généraux, l’industrie française des cosmétiques doit toutefois s’adapter à des évolutions spécifiques : la montée de marques provenant de pays à forte tradition cosmétique (Japon, Corée du Sud, etc.), la concurrence directe de l’industrie italienne s’inspirant directement des recettes françaises, et de l’industrie chinoise fortement soutenue par les autorités, ou la montée de marques « Indies » ciblant les jeunes.

Face à ces nouveaux défis, la FEBEA estime que le secteur doit être mieux épaulé par les autorités françaises, notamment sur les marchés internationaux.