En 2020, trois des cinq plus grandes économies mondiales seront des pays émergents, et elles représenteront 30,4% du produit intérieur brut (PIB) mondial en parité de pouvoir d’achat (PPA) [1]. À cette date, les plus grands marchés du monde seront donc la Chine, les États-Unis, l’Inde, le Japon et la Russie. «  Les économies avancées sont déclassées par les superpuissances émergentes, notamment les BRIC, un phénomène qui a été accéléré par les effets sismiques de la crise économique mondiale de 2008-2009, » explique Media Eghbal, Country Insight Manager chez Euromonitor International.

Les 5 plus grandes économies en 2020 et leur part du PIB mondial in PPA
Source : Euromonitor International d’après des statistiques nationales/Eurostat/OCDE/ONU/Fonds Monétaire International (FMI), International Financial Statistics (IFS)

L’Inde a dépassé le Japon comme troisième économie du monde en termes de PPA dès 2011 et son dynamisme démographique pourrait lui permettre de devenir la plus grande économie du monde dans les décennies à venir.

Euromonitor International prévoit que la Chine prendre la première place mondiale en termes de PPA en 2017 et qu’elle devrait représenter 19,0% du PIB mondial en PPA en 2020. La Chine est toutefois confrontée à de grands défis, notamment la hausse de ses coûts salariaux, la pollution, une possible bulle immobilière et un vieillissement rapide. Selon la société d’études la population chinoise en âge de travailler (15-64 ans) commencera à diminuer à partir de 2014.

Par ailleurs, la Russie devrait dépasser l’Allemagne en tant que cinquième économie mondiale en 2016, entraînée par son secteur de l’énergie. Le pays présente aussi un potentiel de marché en pleine expansion pour les biens de consommation. Selon Euromonitor, ce marché devrait occuper la neuvième place mondiale en termes réels en 2020. Toutefois, le manque de diversification et de modernisation de l’économie russe, ainsi que la baisse de la population en âge de travailler, demeurent d’importants défis à long terme.

« Ces changements vont influencer la politique mondiale, les milieux d’affaires et les flux d’investissement, tandis que les marchés des biens de consommation dans les pays en développement augmenteront en importance avec le développement de la classe moyenne  », observe Euromonitor.

En fait, les acteurs mondiaux de la cosmétique, comme L’Oréal, Estée Lauder ou Procter & Gamble ont déjà anticipé ces évolutions. L’Oréal, par exemple, investit massivement en Inde et a récemment inauguré un nouveau Centre de Recherche et d’Innovation (R&I) pour étudier les spécificités des cheveux et de la peau des Indiens. Le géant français des cosmétiques veut quadrupler ses ventes dans ce pays. Les « nouveaux marchés » (Asie-Pacifique, Europe centrale et orientale, en Afrique et au Moyen-Orient) sont déjà la première zone géographique de L’Oréal, et représentent 40% du chiffre d’affaires du groupe. En novembre dernier, le groupe a inauguré une usine géante en Indonésie pour servir les marchés du sud-est asiatique, et il va ouvrir une nouvelle usine en Egypte en 2013 pour desservir l’ensemble du Moyen-Orient.