Avec sa densité naturelle élevée de 1.5, son touché froid et sa sonorité singulière, le bouchon en bakélite partage une longue histoire avec l’univers de la parfumerie et de la cosmétique de luxe. « Les premiers bouchons de parfum qui n’étaient pas en verre étaient en bakélite », explique Arnaud Revel, directeur général de l’entreprise. Détrônée par le plastique dans les années 1970, cette matière non pétrochimique bénéficie aujourd’hui d’un regain d’intérêt.

La production de bakélite dégage trois fois moins de CO2 que la même quantité de plastique. De plus, l’origine et les propriétés de la bakélite permettent de revaloriser les produits à l’échelle industrielle.

« La technologie est peu connue car l’ensemble du marché est plutôt tourné vers les techniques d’injection avec différents types de plastique, pourtant c’est une solution packaging qui répond aux quatre grands critères de choix pour un packaging à savoir : une technologie adaptée aux spécificités chimiques du produit, de larges possibilités de design, un prix compétitif et des qualités en matière de développement durable », assure Arnaud Revel.

D’un point de vue technique, les thermodurcissables sont des isolants, par conséquent, La compatibilité avec de nombreux bulks pour les couvercles et les pots est donc intrinsèque à la matière.

Côté design, la matière permet de restituer des gravures de manière excessivement fine et unique.

Côté prix, les produits en bakélite sont certes plus chers que les produits en plastique, mais Technicaps compense ce point en proposant une large gamme de standards aux prix attractifs.

Bilan environnemental performant

Enfin, concernant l’environnement, la bakélite s’inscrit dans la catégorie des bons élèves. Souvent cataloguée comme plastique, elle est en fait issue de matières premières bio-sourcées : 40% provient de cellulose de bois et 60% d’éléments renouvelables tels que l’air, l’eau et l’urée qui est un fertilisant très largement utilisé dans le monde.

Pour aller plus loin dans la performance environnementale, Technicaps s’est engagé depuis cinq ans dans un vaste plan basé sur la logique des 3R (Réduire, Réutiliser et Recycler). Une démarche qui a permis de diviser par quatre sa consommation en eau, mais également de faire progresser sa production sans augmenter son niveau de consommation électrique. « Nous sommes capables de démontrer qu’à production égale, nous avons gagné entre 2013 et 2018 en moyenne 15 gr de CO2 par pièce produite et nous en produisons 56 millions par an », assure Arnaud Revel.

En termes de réutilisation, le programme vise à réintégrer les paillettes de production via un procédé additionnel dans la production.

En matière de recyclage, l’origine et les propriétés de la matière première permettent de revaloriser les produits à l’échelle industrielle. Technicaps a d’ores et déjà mis en place trois solutions dans ce sens. La première est historique, les pièces peuvent être transformées en ‘blast’ servant au décapage de surfaces fragiles comme les carlingues d’avion. Autre possibilité, en partenariat avec la société Reprocover, qui propose de retransformer des pièces en thermodur très résistantes pour des chemins de câble destinés réseaux ferrés qui sont aujourd’hui en béton. Enfin, une autre part des produits broyés peut être épandue dans des champs horticoles. « La majorité de notre produit est constitué d’urée qui est le composé le plus plébiscité pour de l’engrais à fleurs à diffusion lente ».

Concernant le recyclage effectué par le consommateur, le produit peut être trié mais ne sera pas recyclé du fait de sa petite taille comme d’ailleurs l’ensemble des capots de parfums et cosmétiques. Mais comme le produit a des filières de recyclage, Technicaps étudie une solution de collecte, de tri et de valorisation via Terracycle.

À noter enfin que pour la production d’une tonne de bakélite, il est dégagé 1,14 tonne de CO2 ce qui est toujours trois fois moins que pour la fabrication d’une tonne de thermoplastiques de grande diffusion.