L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pointe les risques liés aux produits destinés à favoriser la pousse des cils contenant des substances similaires aux prostaglandines, des hormones qui peuvent provoquer un foncement irréversible de l’iris et la fonte de la graisse autour de l’orbite.

L’autorité sanitaire française a pris connaissance en février, via le dispositif de cosmétovigilance, d’un effet indésirable survenu chez une jeune femme utilisatrice d’un sérum pour cils. Après cinq mois d’application quotidienne à la base de ses cils supérieurs, elle a constaté un changement de couleur de son œil gauche, devenu nettement plus foncé, ainsi qu’une perte de graisse autour des deux yeux accentuant ses cernes. Selon l’Anses, c’est l’isopropyl cloprostenate, une substance similaire aux prostaglandines, présente dans ce produit, qui serait responsable de ces effets indésirables.

Des substances en cours d’évaluation

Les prostaglandines et les substances similaires sont des hormones utilisées en collyre, en ophtalmologie, dans le traitement du glaucome. Elles sont connues pour favoriser la pousse des cils, mais aussi pour provoquer parfois un changement définitif de la couleur de l’iris vers une teinte plus foncée, ainsi que des irritations chroniques ou encore une fonte de la graisse périorbitaire.

L’usage cosmétique de trois analogues des prostaglandines [1] – dont l’isopropyl cloprostenate – a fait l’objet d’une évaluation par le Comité scientifique européen pour la sécurité des consommateurs (SCCS). Selon les conclusions de l’avis préliminaire publié en juin 2025, soumis à consultation, aucun de ces trois analogues ne peut être considéré comme sûr dans les produits cosmétiques.

En attendant les conclusions définitives de l’Union européenne, qui pourraient mener à l’interdiction ou à la restriction de ces substances, l’Anses a souhaité mettre en garde dès à présent les utilisateurs des risques associés à ces produits, dont certains effets comme le changement de couleur de l’iris sont irréversibles, et qui ne figurent « généralement pas sur les emballages des produits ».

À noter que l’utilisation de Isopropyl Cloprostenate — ainsi que de l’ensemble des prostaglandines, de leurs sels, dérivés et analogues — est interdite dans les cosmétiques au Canada.