Le gouvernement a précisé mardi matin la liste des produits que les grandes surfaces peuvent continuer à vendre pendant le confinement, en plus de ceux déjà considérés comme essentiels.

« Produits de toilette et d’hygiène »

Dans un décret du 2 novembre, précisant un précédent texte, le gouvernement indique que les centres commerciaux et grandes surfaces « ne peuvent accueillir du public que pour les activités » qui étaient déjà autorisées, notamment l’alimentaire, les journaux et papeterie, les matériaux de construction ou la quincaillerie, « ainsi que pour la vente de produits de toilette, d’hygiène, d’entretien et de produits de puériculture ».

Jacques Creyssel, Délégué général de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution a indiqué qu’un accord a été trouvé avec Bercy pour le maintien à la vente de la totalité des produits du rayon hygiène beauté.

Le gouvernement a laissé une « tolérance » jusqu’à mercredi pour l’application de la mesure.

Est en outre mise en place une jauge de capacité d’accueil contraignant les établissements concernés à ne pas pouvoir « accueillir un nombre de clients supérieur à celui permettant de réserver à chacun une surface de 4 m2 ». La capacité maximale d’accueil doit être « affichée et visible depuis l’extérieur » des magasins.

En outre, « lorsque les circonstances locales l’exigent, le préfet de département peut limiter le nombre maximum de clients pouvant être accueillis dans ces établissements », précise le texte.

Activités de coiffure et d’esthétique à domicile interdites

Le gouvernement précise dans son décret que les activités à domicile sont autorisées à la condition qu’elles le soient également « si elles étaient exercées en établissement recevant du public ». Cela exclut notamment les coiffeurs à domicile, comme l’avait annoncé lundi le ministre de l’Économie Bruno Le Maire.

Dimanche soir, le Premier ministre Jean Castex avait annoncé sur TF1 qu’au nom de « l’équité » et de la sécurité sanitaire, le gouvernement avait décidé de fermer les rayons non essentiels dans les grandes surfaces, plutôt que d’autoriser les petits commerces à rouvrir.

Il avait précisé qu’un point serait fait « dans 15 jours et puis, surtout, à l’échéance du 1er décembre fixée comme la fin de ce confinement ».

Demandes de réouverture

La fronde s’est amplifiée ces derniers jours chez les petits commerçants, contraints de fermer tandis que les grandes surfaces peuvent rester ouvertes. Mais c’est la quasi-totalité du secteur de la distribution qui conteste ces obligations, à quelques semaines de Noël, alors que des mesures importantes ont été prises en matière d’hygiène et de sécurité sanitaire. Les représentants des fabricants de produits cosmétiques et des professions de la coiffure et de l’esthétique ont notamment demandé la « réouverture rapide des magasins, salons et instituts de proximité ».

La Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) a notamment rappelé que le secteur de la beauté réalise a minima un tiers de son chiffre d’affaires avant Noël. « Si les parfumeries ne peuvent vendre leurs coffrets de Noël et leurs parfums, qui sont parmi les cadeaux préférés des Français, ce sont les grandes plateformes de e-commerce qui y gagneront », a souligné le président de la FEBEA, Patrick O’Quin.

Le ministre de l’Économie a d’ores-et-déjà pris rendez-vous avec les fédérations de commerçants pour évoquer une éventuelle date de réouverture des petits commerces. Affaire à suivre.