Face à la multiplication des contrefaçons de cosmétiques et de parfums couramment appelés « dupes », qui séduisent par leurs faibles prix, les consommateurs s’exposent à des risques, alertent la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) en France, et le Personal Care Products Council (PCPC), aux États-Unis.
Aux États-Unis, le PCPC, la principale association professionnelle représentant l’industrie des cosmétiques dans le pays, a lancé une campagne de sensibilisation du public intitulée Buy No Lie.
« Les produits de beauté contrefaits menacent la réputation de notre secteur, mais surtout, ils mettent en danger les consommateurs et dévalorisent les milliards investis dans la recherche, la sécurité et l’innovation », explique Tom Myers, le président du PCPC.
Même son de cloche du côté de la FEBEA, où l’on estime que les produits contrefaits représentent « un danger pour la santé publique ». Ces produits, par définition non contrôlés et non conformes aux réglementations, « exposent les consommateurs à des risques non maîtrisés », insiste la fédération professionnelle.
Dans un entretien accordé au Guardian en juillet, le commissaire européen chargé de la protection des consommateurs, Michael McGrath, a pointé la toxicité et les dangers de certains produits vendus par Shein, Temu ou encore AliExpress, dans un contexte de contrôle accru vis-à-vis de ces très populaires plateformes chinoises.
Plusieurs millions de colis de faible valeur qui entrent chaque jour dans l’Union européenne en provenance de détaillants en ligne situés hors de son territoire. Parmi les produits non conformes trouvés sur ces plateformes, un récent rapport du Parlement européen a pointé du doigt des produits cosmétiques contenant du butylphényl méthylpropional, ou Lilial — classé par l’UE comme une substance « très préoccupante » et interdite dans les cosmétiques depuis 2022 en raison de risques pour la fertilité et le développement fœtal.
« Je suis choqué, et je pense que nous avons le devoir de protéger les consommateurs européens », a déclaré le commissaire McGrath au quotidien britannique.
« Les produits contrefaits peuvent exposer les consommateurs à des substances potentiellement nocives et miner leur confiance envers les acteurs légitimes de l’industrie cosmétique », prévient le PCPC.
Présentés comme de bonnes affaires, ces produits ciblent aussi bien les jeunes consommateurs, souvent mal informés des risques, que des consommateurs plus avertis, qui se retrouvent tous « victimes de tromperies habilement dissimulées », souligne la FEBEA.
Selon le PCPC, les cosmétiques et les parfums figurent parmi les huit catégories de produits les plus fréquemment saisis par les services des douanes, de la protection des frontières et autres corps de contrôles aux États-Unis.
De part et d’autre de l’Atlantique, les représentants du secteur de la beauté estiment que l’information et la sensibilisation des consommateurs aux risques sanitaires, mais aussi aux préjudices économiques liés aux contrefaçons, sont essentielles pour lutter contre un phénomène en pleine expansion.
« Les fêtes de fin d’année sont un moment clé pour notre secteur. Nous encourageons chacun à privilégier des produits sûrs, vérifiés et conformes, (…) et diffusés à travers des circuits de distribution agréés. Grâce à l’expertise et à l’innovation de nos entreprises, chacun peut offrir un cadeau cosmétique en toute confiance. Cette année, pas de dupes au pied du sapin ! », conclut Emmanuel Guichard, Délégué Général de la FEBEA.
























