Rik Kutsch Lojenga, directeur exécutif de l’UEBT

Les consommateurs asiatiques sont davantage sensibilisés à la biodiversité que les consommateurs au Royaume-Uni, aux États-Unis ou en Allemagne. Selon les données de l’édition 2019 du Baromètre de la biodiversité de l’UEBT [1], la plupart des consommateurs asiatiques ont « entendu parler de la biodiversité ». Publié chaque année depuis plus de dix ans, ce baromètre est mis à jour chaque année.

Cette année, le baromètre s’est concentré sur les consommateurs de quatre pays d’Asie : la Chine, le Japon, la Corée du Sud et le Vietnam. Parmi les principaux enseignements, on note que la prise de conscience des consommateurs asiatiques vis-à-vis de la biodiversité a fortement progressé au cours de la dernière décennie.

En Asie, comme dans d’autres pays, la jeunesse est la catégorie la plus sensibilisée à la biodiversité : 86% des jeunes Asiatiques interrogés (âgés de 16 à 24 ans) sont sensibilisés à la biodiversité.

Fortes attentes envers les entreprises

Les jeunes asiatiques attendent également des actions concrètes de la part des entreprises. La plupart d’entre eux ont déclaré souhaiter que les entreprises les informent des « actions concrètes prises pour garantir le respect de la biodiversité et des personnes lorsqu’elles achètent des ingrédients naturels ».

Plus généralement, la majorité des consommateurs asiatiques interrogés ont également de fortes attentes vis-à-vis des entreprises. En Asie, comme dans les pays occidentaux, une grande majorité des personnes interrogées estiment que les entreprises devraient avoir un impact positif sur la société, les personnes et la biodiversité. La confiance des consommateurs à l’égard de l’impact des entreprises est élevée au Vietnam (76%, soit une hausse de 16 points par rapport à 2014) et en Chine (74%). Avec un taux de confiance de 45%, les répondants du Japon et de la Corée du Sud sont plus sceptiques, et davantage en avec les pays occidentaux.

En fait, les recherches de l’UEBT ont révélé un manque de confiance des consommateurs vis-à-vis des actions des entreprises : en d’autres termes, les consommateurs sont de plus en sensibles aux enjeux liés à la biodiversité, mais ils ont assez peu confiance dans les entreprises pour la protéger. Près d’un quart des Japonais (24%) ont ainsi déclaré ne pas savoir si les entreprises accordaient une grande attention à la biodiversité.

Transparence sur les ingrédients

Parmi les différents types d’informations disponibles sur l’emballage des cosmétiques, les personnes interrogées en Asie accordent la plus grande importance à l’origine des ingrédients cosmétiques. Ils souhaiteraient également des informations sur l’impact sur la biodiversité (telles que l’impact sur la déforestation, les abeilles, la flore sauvage, la replantation). Comme dans les pays occidentaux, cela a plus d’importance que l’impact social (conditions de travail, santé et sécurité des travailleurs locaux) ou la juste compensation des acteurs de la chaîne d’approvisionnement. Au Brésil, les personnes interrogées ont mentionné l’impact sur la biodiversité comme le principal enjeu.

«  Nous avons estimé que le moment était venu d’approfondir nos connaissances des consommateurs asiatiques. En 2020, la Chine accueillera le Sommet des Nations Unies sur la biodiversité, qui définira le plan mondial sur la biodiversité pour la prochaine décennie. Le leadership chinois dans cet événement mondial majeur souligne le rôle de l’Asie dans la protection de la biodiversité mondiale. Cela signifie également que les entreprises ont la possibilité de prendre des mesures concrètes pour positionner leurs marques sur les marchés asiatiques comme leaders du respect des personnes et de la biodiversité », explique Rik Kutsch Lojenga, directeur exécutif de l’UEBT.