Qu’est-ce qui vous a conduit à poursuivre votre carrière au sein de l’industrie du packaging ?
Danielle Goad - J’ai découvert le packaging pendant mes études, alors que j’hésitais entre l’architecture, l’ingénierie, la technologie et le commerce. Le programme de Cal Poly réunissait tous ces domaines autour d’un point commun : l’emballage. J’ai toujours voulu comprendre comment les produits que nous utilisons chaque jour prennent forme, et j’ai trouvé dans le packaging un équilibre unique entre créativité, technique et durabilité. Plus j’avançais, plus j’étais fascinée par l’importance des données et du besoin de collaboration requis pour rendre l’emballage réellement durable à grande échelle.
À quel grand défi avez-vous été confrontée en tant que jeune dirigeante dans le secteur de l’emballage ?
Danielle Goad - Le plus grand défi a été de gagner la crédibilité de professionnels très expérimentés. J’ai réalisé que la meilleure manière de diriger était d’être curieuse, d’écouter et d’apprendre. C’est un principe fondamental chez Specright : « être des apprenants actifs ». J’ai eu la chance d’être entourée de vrais leaders du changement en travaillant sur notre programme universitaire et dans le cadre du Sustainable Packaging Data Council de Specright, j’ai compris que l’influence ne dépend pas de l’âge, mais de la contribution et de l’ouverture.
Si vous pouviez changer une idée fausse sur les emballages, quelle serait-elle ?
Danielle Goad - Je remettrais en question l’idée que l’innovation repose principalement sur de nouveaux matériaux. Le vrai frein à la durabilité est la fragmentation des données. Le jour où marques, fournisseurs et autorités travailleront sur une base commune de données techniques, chaque décision — choix de matériaux, allégations, recyclabilité — sera fondée sur des informations traçables et fiables. Avec des données claires, les ingénieurs pourront se concentrer sur la création d’emballages réellement plus durables et performants.
Cette année marque le 25e anniversaire de la Paris Packaging Week. Quel héritage espérez-vous que cette nouvelle génération de futurs leaders laissera pour les 25 prochaines années ?
Danielle Goad - J’aimerais que notre génération soit reconnue comme celle qui a véritablement connecté la technologie et l’emballage. Nous avons grandi avec le numérique, l’IA et l’accès instantané à l’information — et nous apportons naturellement ces réflexes à l’industrie. Les prochaines décennies seront marquées par une collaboration renforcée : relier conception, fournisseurs et conformité grâce au partage de données et aux technologies émergentes. Pour les prochaines années j’espère une industrie plus intelligente, plus rapide et plus durable.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes professionnels qui débutent leur carrière dans le secteur de l’emballage ?
Danielle Goad - Restez curieux : le packaging se situe à la croisée du design, des matériaux, de la logistique et de la réglementation. Plus vous comprenez cet ensemble, plus vous avez d’impact. Développez aussi votre réseau dès le départ — c’est un secteur qui se construit sur la confiance. Et attaquez-vous aux projets ambitieux : un mentor m’a dit un jour de « courir vers le feu », car ce sont ces défis complexes qui vous font progresser le plus vite.
Que signifie pour vous le fait d’avoir été sélectionnée comme Future Leader ?
Danielle Goad - C’est à la fois une fierté et une responsabilité. Au-delà d’une reconnaissance, je le vois comme un appel à agir. Cela signifie représenter une génération qui remet en question les anciens schémas et fait avancer l’industrie grâce aux données, à la technologie et à la collaboration. Nous avons le devoir de montrer comment les outils numériques peuvent aider les marques à prendre des décisions plus durables et plus rapides.
Pouvez-vous nous donner un exemple d’emballage, d’innovation ou de marque que vous considérez comme véritablement emblématique ?
Danielle Goad - Pour moi, les innovations vraiment emblématiques sont systémiques plus que visuelles. L’IA agentique va transformer la manière dont nous imaginons et validons les concepts, avant même le premier prototype. Des entreprises comme Givaudan montrent déjà la voie : leurs outils, comme Myrissi ou Carto, relient formulation, créativité et expérience sensorielle en temps réel. Ce type d’intelligence ne remplace pas le travail créatif ; il le renforce en rendant le développement plus rapide, plus responsable et plus précis. Les emballages emblématiques de demain seront non seulement beaux, mais surtout intelligents, nourris par des données et portés par une ambition créative renouvelée.
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Danielle Goad et les autres Future Leaders seront présents lors de la prochaine Paris Packaging Week, les 5 et 6 février 2026 à Paris Expo, Porte de Versailles, Hall 1. Cliquez ici pour vous inscrire et recevoir votre badge d’entrée gratuit dès aujourd’hui. |

























