Takuya Ishimoto, directeur des salons Cosme Tokyo et Cosme Tech pour Reed Exhibitions Japan

«  Le salon s’est agrandi de 30% en termes d’espace d’exposition cette année,  » se réjouit Takuya Ishimoto, directeur du salon pour Reed Exhibitions Japan. « Nous avons travaillé sur l’amélioration de la qualité des exposants et du nombre de sociétés internationales avec de nouveaux pavillons nationaux comme les États-Unis, l’Espagne et la Turquie, » précise-t-il.

Croissance internationale

La hausse du nombre d’exposants internationaux a été un objectif constant des organisateurs. Cette année, la proportion de sociétés étrangères - en provenance de 36 pays différents - a culminé à 40%. Le plus gros contingent est venu de Corée, un fournisseur de longue date du marché japonais de la beauté.

« Le marché japonais s’ouvre sur les marchés internationaux, mais est encore assez fermé. De plus, le Japon est désormais conscient de la concurrence venant de la Corée et tente de se différencier par sa culture historique », a analysé Florence Bernardin, fondatrice d’Information & Inspiration, une agence de tendances beauté spécialisée sur les marchés asiatiques.

Le salon était, comme à son habitude, divisé en deux zones. D’une part Cosme Tokyo, dédié aux produits finis, qui a accueilli 8454 visiteurs, et d’autre part Cosme Tech, dédié aux fournisseurs de l’industrie, qui représente environ 2/3 de l’espace d’exposition et qui a accueilli 16.358 visiteurs. Au total, 24 812 visiteurs professionnels ont parcouru les allées, soit une hausse de 6,7% par rapport à 2016 (23295 visiteurs).

Afin de promouvoir davantage l’internationalisation du salon, les organisateurs ont également invité 100 acheteurs de l’étranger et organisé des rencontres B2B avec les exposants. Une délégation d’acheteurs et d’importateurs japonais a également été invitée au salon pour renforcer sa position de plus grand salon professionnel de la cosmétique au Japon.

« Les entreprises japonaises tentent d’internationaliser leurs services, » insiste Takuya Ishimoto. « Nous espérons attirer de plus en plus de visiteurs internationaux en mettant l’accent dans les années à venir sur les professionnels venant de Dubaï et de Russie, mais aussi des Amériques et d’Europe. C’est pourquoi, la prochaine édition aura lieu début décembre, afin d’éviter les conflits de calendrier avec le Nouvel An chinois et les fêtes en occident. Le salon va changer de lieu et s’installer au Makuhari Messe ce qui permettra de le tenir dans un espace unique et pas dans des Halls séparés comme c’était le cas cette année. »

Malgré les efforts des organisateurs, l’internationalisation des marques japonaises semble encore timide. «  Acheter des marques japonaises est une mission difficile. La plupart des marques de beauté japonaises ne connaissent pas encore les procédures d’exportation et les besoins des clients étrangers en dehors de l’Asie, » explique un acheteur du détaillant américain TJX sur le salon.

La tendance naturelle

La présence massive de marques et de fournisseurs ayant des revendications naturelles et/ou bio était l’autre caractéristique importante de l’événement.

« Le salon reflète la tendance actuelle sur le marché : une grande vague porte les produits naturels. Il y a une sensibilité croissante au sujet de la santé au Japon. Après la catastrophe de Fukushima et l’émergence d’autres sujets de préoccupation sanitaire, les consommateurs ont commencé à accorder plus d’attention aux ingrédients utilisés dans les produits cosmétiques. Bien que les Japonais aient tardé à s’emparer des tendances naturelles et bio, le marché s’y intéresse considérablement, ainsi qu’aux produits durables et locaux, en mettant l’accent sur les valeurs japonaises, » conclut Florence Bernardin.