Parlons chiffres ! Selon l’enquête de la Chambre de Commerce de l’Industrie Franco-Australienne, après quelques années de baisse, le secteur de la beauté en Australie a rebondi en 2015 grâce à une amélioration du moral des consommateurs et une hausse de leur revenu disponible. Le chiffre d’affaire du secteur est estimé à 637,8 millions d’euros (945 millions de dollars australiens). On estime une croissance annuelle de 1,2% de 2016 à 2021 entrainée par la popularité des produits innovants, multifonctions et bio/organiques.

La part des importations est très importante puisqu’elle vient couvrir les trois quarts de la demande du marché. La France est le premier fournisseur de l’Australie en parfums et le deuxième en produits cosmétiques. On s’attend, toujours selon les dernières études, à une hausse de la concurrence liée à l’intérêt croissant des consommateurs pour les produits « mass-market ». Parmi les tendances de marché, à noter que les soins anti-âge rencontrent un vrai succès auprès de la génération des « Baby-Boomers ». La demande augmente pour les produits dits « holistiques » et les produits biologiques et naturels. Les produits multifonctions ou encore les solutions de beauté « à faire soi-même » sont de plus en plus demandées.

Le marché de la beauté en Australie est estimé à 637,8 millions d’euros (945 millions de dollars australiens).

Toutes les enquêtes le montrent, le « bio » est vraiment l’un des points forts des produits « made in Australia » et c’est sûrement le fer de lance des marques locales pour conquérir des marchés à l’export.

Des marques enthousiastes

Le dynamisme du marché est confirmé par les marques australiennes. Pour preuve les performances affichées par des sociétés comme Nutrimetics, SelfCare Corporation, Napoleon Perdis, Ere Perez, Inika, Natio ou Sugar Baby.

«  Nous sentons une vraie dynamique du secteur Beauté sur les marché australiens et néo-zélandais  », confirme Olivia Courtman, Product & Accessories Sourcing Specialist, Nutrimetics. La firme qui produit et distribue via son réseau de vente à domicile (40 000 conseillers) à la fois des produits skin-care (80 %) et des produits de maquillage, ne cesse de voir ses ventes grossir précisément sur le créneau de la couleur.

Même son de cloche chez la marque Ere Perez : «  Nous sommes sur une tendance de + 20 % par an  », souligne Hiram Martinez, Directrice Générale. Quant à Sonia Amoroso de SelfCare Corporation (40 millions de dollars de chiffre d’affaires), spécialisée quasi exclusivement dans la production de produits skin-care, «  c’est simple je ne peux pratiquement plus prendre de vacances depuis plusieurs mois tellement la demande est forte !  ».

Du côté de la marque Napoléon Perdis, qui s’est recentrée l’année dernière sur le marché australien et qui alimente quelques 875 stockistes, David Jones et Myer, ses 85 magasins en propre tournent à plein régime.

«  Il y a eu un afflux constant de nouvelles marques dans un marché déjà très concurrentiel  », souligne Petra Bergman, PR & Marketing Manager, Mann & Noble, « mettant ainsi à disposition du consommateur un choix infini de produits, ce qui signifie en retour que les marques cosmétiques doivent constamment se remettre en question pour trouver de nouvelles façons de se démarquer de la concurrence et rester connecter avec les consommateurs  ».

«  Nous sommes sur le point de lancer soixante-dix nouveaux produits sous notre marque Inika que nous avons rachetée il y a deux ans  », explique Lino Sinni, Directeur Marketing, Total Beauty Network.

La Nouvelle Zélande mise sur le numérique

Du côté de la Nouvelle-Zélande le marché des produits de beauté représente aujourd’hui une valeur de 76 millions d’euros (1,25 milliards de dollars néo-zélandais). De 2015 à 2018 la croissance se situe autour 1,2% en volume grâce à la popularité des produits multifonctions, biologiques et naturels, "à faire soi-même" et kits (coffrets cadeaux). Les importations représentent 90% du marché. La France est le premier fournisseur de parfums et le troisième en produits cosmétiques. Malgré l’isolation géographique du pays et une population relativement petite, la majorité des grandes marques de beauté est représentée et l’offre de produits est variée.

Les fondamentaux économiques de la Nouvelle-Zélande sont solides, le PIB par habitant est en train de rattraper celui des principales économies d’Europe de l’ouest (avec plus de 31.000 USD en 2013) et le chômage est retombé à son plus bas niveau depuis 2009 (5,8% de la population active en 2015).

À noter que la Nouvelle-Zélande avait lancé en 2005 une réforme sur le long terme quant à son économie digitale, à l’horizon 2020. Et que dès 2010 le pays a intégré le top 10 des économies les plus ouvertes à l’innovation digitale. En effet, de par son éloignement géographique, Internet apparait comme la meilleure source de développement. Le gouvernement investit beaucoup pour développer ses infrastructures : entre 2008 et 2015 près de 4 milliards de dollars néo-zélandais (2% du PIB néo-zélandais) ont été déboursés par l’État rien que pour les infrastructures liées à l’économie digitale.

Un point commun à toutes ces marques australiennes et néo-zélandaises, elles sous-traitent pour la plupart en grande majorité en Asie (Chine) à la fois pour les formules et le packaging. En revanche, elles ont soif d’innovation et sont en permanence en « recherche ».

Des consommateurs plus riches

Lles consommateurs australiens sont plutôt dépensiers. Leur pouvoir d’achat est élevé et a augmenté de plus de 43% en 15 ans dépassant de 15 % celui des français. L’endettement des ménages est également élevé mais la consommation intérieure tire la croissance du pays. Les consommateurs sont exigeants, et de plus en plus sophistiqués et au courant des tendances européennes.

La décision d’achat est déterminée principalement par le facteur prix en Australie. Parallèlement, l’intérêt de plus en plus marqué des australiens pour la qualité, et l’impact grandissant des phénomènes de mode alimentés par les médias et la publicité rendent les produits « authentiques » et les produits de marques et haut de gamme particulièrement populaires. Ils aiment les nouveautés ainsi que les produits alternatifs et sont ce que l’on dénomme des early adopters, friands de nouvelles technologies . Comme dans le monde entier, le consommateur australien et néo-zélandais est de plus en plus connecté et les détaillants de biens de consommation doivent faire face à une forte concurrence des acteurs en ligne.

Le luxe en pointe !

D’une manière générale, le secteur du luxe fait preuve d’un dynamisme économique sans précédent. Il représentait déjà environ 210 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial en 2012, dont un quart était généré par les industries françaises du luxe.

Cette position de leader se confirme à travers la progression exceptionnelle des ventes tous départements de luxe confondus. Il est évident que l’augmentation du nombre de touristes étrangers en provenance d’Asie ainsi que leurs attraits pour les produits de luxe soutiennent fortement cette croissance de l’industrie. Et pas seulement des touristes ! Il est frappant de constater, par exemple à Sydney, le nombre d’asiatiques qui se sont installés dans le pays au cours de ces dernières années.

L’industrie du luxe devrait croître de 11,1% au cours des prochaines années.