L’usine d’anodisation et d’emboutissage d’Aptar à Annecy, France

Après un investissement de plus de 20 millions d’euros pour la reconstruction des bâtiments détruits et de près de 5 millions pour les nouveaux équipements (la plupart des machines ayant pu être sauvées lors du désastre), le site (ex Graphocolor) a battu son record de production journalier en juin 2019, avec 9,5 millions de pièces anodisées, contre un maximum de 7 à 8 millions auparavant, et ce moins d’un an après sa remise en service à l’été 2018.

Objectif : 3 milliards de pièces par an

La reconstruction a permis une rénovation complète de l’unité, notamment en séparant au maximum les productions destinées à la pharmacie de celles destinées aux industries des parfums et cosmétiques. « Le bâtiment a été rationnalisé de manière à optimiser les productions. L’approvisionnement de la ligne d’anodisation a été automatisé. Sur la partie pharmacie, nous avons instauré une traçabilité complète », explique Jean-François Régnier, le directeur de l’usine d’Annecy.

Aptar prévoit une production de 2,1 milliards de pièces anodisées en 2019 et de 2,4 milliards en 2020 grâce aux investissements déjà engagés, et envisage de parvenir rapidement à 3 milliards de pièces par an. Le tout avec « l’offre de teintes la plus étendue au monde » [1].

Modèle environnemental

En parallèle, un bond en avant a également été effectué en matière environnementale. « Nous nous sommes efforcés de bannir la notion de déchet et nous sommes partis du principe que tout résidu de production est en fait une nouvelle ressource », souligne Jean-François Régnier.

C’est ainsi que l’acide phosphorique utilisé dans le processus d’anodisation est entièrement recyclé. Grâce au procédé Siphos, développé en interne, les bains de rinçage sont récupérés, concentrés puis désextraits et recyclés. « On arrive à récupérer 98% de notre acide phosphorique. C’est un cercle très vertueux qui permet de réduire nos coûts d’approvisionnement et les coûts liés à la neutralisation de l’acide. C’est bon pour l’environnement et pour notre rentabilité ».

Doté depuis 2005 d’un atelier d’emboutissage de l’aluminium [2], Aptar Annecy récupère selon la même logique l’ensemble des résidus ici du processus, qui peuvent représenter jusqu’à 50% de ce qui est approvisionné. Tous les résidus issus des lignes d’emboutissage sont centrifugés pour en retirer un maximum l’huile (Aptar s’engage à fournir des pièces contenant à moins de 2% de d’huile), puis renvoyées vers le fournisseur qui le refond et le revend.

Enfin, l’ensemble des effluents sont traités. Les acides qui ne peuvent être recyclés et réutilisés sont traités avec de la chaux, la précipitation est ensuite décantée et les boues sont récupérées pour être enfouies ou recyclées en cimenteries. Un ozoneur permet de décontaminer l’eau.

Plus de trois ans après l’incendie, le chiffre d’affaires du site devrait atteindre 56 millions d’euros en 2019, contre 47 millions auparavant. Les investissements rendus nécessaires par le désastre ont finalement été l’occasion d’anticiper sur les perspectives de croissance et de mettre le site en phase avec les nouveaux besoins du marché.