La société clermontoise de chimie verte a inauguré, le 29 septembre, sa première unité de production à grande échelle, sur la plateforme industrielle Chemesis à Carling Saint-Avold, en Moselle.

Baptisée Afyren Neoxy, la bioraffinerie est en phase de démarrage et devrait augmenter graduellement ses volumes pour produire d’ici deux ans 16.000 tonnes d’acides carboxyliques. À ce stade, 70% de la production cible d’acides organiques de l’usine est déjà pré-vendue, selon Afyren.

Coproduits de la betterave sucrière

Fondée sur des micro-organismes naturels et protégée au niveau mondial grâce à dix familles de brevets, la technologie biomimétique d’Afyren permet de produire sept acides organiques 100% biosourcés. Ces acides, qui offrent une alternative décarbonée à leurs équivalents, traditionnellement pétro-sourcés, regroupent plusieurs applications dans différents secteurs : l’alimentation humaine ou animale, les arômes et parfums, les lubrifiants, la science des matériaux et les sciences de la vie.

Transformés sur la plateforme de Saint-Avold grâce à des étapes de fermentation, d’extraction et de purification, ces acides sont issus de coproduits de la betterave sucrière.

Circuits courts

Grace à son emplacement au centre du bassin betteravier européen, le site Afyren Neoxy a pu s’engager sur le respect de circuits courts via un contrat d’approvisionnement qui prévoit l’utilisation de coproduits issus de cultures sucrières situées dans un rayon maximum de quelques centaines de kilomètres autour de l’usine.

Également proche de ses principaux clients, situés dans le Nord et l’Est de la France, au Bénélux et en Allemagne, l’usine peut également proposer une livraison sécurisée et bas carbone à ses partenaires.

Un investissement de 80 millions d’euros

Afin de mener à bien ce projet industriel, Afyren a réuni un financement de plus de 80 millions d’euros. La société Afyren s’est associés à Bpifrance, à travers son fonds « Société de Projets Industriels » (SPI). Afyren Neoxy a ainsi pris la forme d’une coentreprise, détenue à 51% par Afyren et à 49% par le fonds.

« Nous sommes convaincus par le potentiel de la technologie d’Afyren en termes de décarbonation de l’industrie et de sa capacité à promouvoir une filière de la bioéconomie forte, compétitive et créatrice d’emploi », souligne Magali Joessel, Directrice du fonds SPI chez Bpifrance.

La mise en service du site a permis le recrutement de 60 personnes, couvrant toute la palette des métiers industriels (production, maintenance, contrôle qualité, sécurité, administration).

Vers une industrie bas carbone ?

« Nous étudions d’ores et déjà deux scénarios pour l’implantation d’une deuxième usine en Amérique du Nord ou en Asie. Nous évaluons bien évidemment la structuration du financement mais nous étudions aussi très attentivement les composantes environnementales pour que cette deuxième usine profite également d’un accès en circuit court à la biomasse locale », explique Nicolas Sordet, Directeur Général et cofondateur d’Afyren.

Ce premier site pourrait donc bien inaugurer le début d’une ère industrielle nouvelle : bas carbone, biosourcée et circulaire.