Isabelle Carron, créatrice de la marque Absolution

Premium Beauty News - Quels sont les fondamentaux d’Absolution ?

Isabelle Carron - Offrir une gamme de soins permettant de rétablir et conserver un écosystème cutané optimal avec des produits hautement bio, unisexes et boostés par la méthode du mix & match.

Premium Beauty News - Sur ce principe, la marque fait aujourd’hui référence dans l’univers des cosmétiques bio, où en est elle ?

Isabelle Carron - Nous sommes présents dans près de 350 points de vente répartis sur 27 pays. Principalement en Europe mais également à Taiwan et Honk Kong, en Russie … avec des projets en Indonésie, en Corée … Nous avons beaucoup travaillé notre développement sur la France qui représente 40% du chiffre d’affaires. Cela est dû en partie à une belle collaboration menée depuis trois ans avec les hôtels Mama Shelter. Absolution a créé une ligne exclusive d’amenities bio, fait rare dans l’hôtellerie, pour l’ensemble de leurs établissements.

La notoriété progresse par le bouche à oreille, alors même qu’Absolution est une marque de conseil, à la fois attirante et déstabilisante, or un client qui essaie est un client conquis.

Côté produit, nous avons à ce jour 30 références principalement en soin du visage mais également corps, et ouvert depuis peu un pan dans le maquillage avec une ligne de rouges à lèvres mats créé en collaboration avec le make up artist Christophe Danchaud.

Premium Beauty News - Vous avez d’ailleurs eu recours au crowdfounding pour lancer cette ligne, pourquoi cette démarche ?

Isabelle Carron - Effectivement, l’opération concernait le lancement de la ligne Sweet & Safe Kiss en décembre 2014. Je voulais minimiser les risques financiers et tester l’attente du marché … et le public nous a suivi. Nous avons largement atteint l’objectif de 30 000 euros ce qui est exceptionnel pour le secteur de la beauté. Cela a permis de financer une partie de la production. C’est aussi une belle opération de communication, les donateurs deviennent les ambassadeurs de la marque et des produits.

Premium Beauty News - Allez-vous poursuivre le développement sur le maquillage ?

Isabelle Carron - Absolument, toujours avec Christophe Danchaud, trois nouveaux rouges sorbet viennent de sortir et des produits yeux et teint sont en projet. Néanmoins, l’idée n’est pas de multiplier les références mais plutôt de proposer le dressing maquillage parfait pour tous les besoins. Une femme tourne en général autour de trois ou quatre couleurs essentielles, rarement plus. Comme pour les soins, j’essaie de faire de beaux produits multifonctions.

Premium Beauty News - Selon vous, la cosmétique de niche est-elle sur la même dynamique que la parfumerie alternative ?

Isabelle Carron - Ce n’est pas tout à fait le même essor. Le rythme inhérent au skin care est long et difficile, moins valorisé et dégageant moins de marge. Le point commun est que le nombre grandissant de lancements encombre le marché. La cosmétique bio est tirée par l’alimentaire de plus en plus plébiscité mais cela rejaillit encore de manière atténuée. En France, le problème réside dans la distribution. Nous sommes présents en department store, instituts, parfumeries indépendantes et dans le réseau Mademoiselle Bio. Hormis ce dernier, le reste de la distribution spécialisée bio n’a pas d’offre haut de gamme. J’aimerais que Le modèle du food qui revient à plus de proximité et de petits formats de magasins, soit suivi pour la cosmétique. Trouver un environnement qui corresponde à notre marque n’est pas encore évident. J’ai plein d’idées sur le sujet si ça intéresse quelqu’un de la distribution !

Premium Beauty News - Plus globalement, quels sont vos projets ?

Isabelle Carron - Nous sortons quatre nouveaux produits par an, ce qui représente déjà un rythme soutenu pour une petite entreprise mais il y a encore beaucoup à faire et j’ai de gros projets pour la marque. J’aimerais y faire rentrer d’autres univers qui m’intéressent, les ingrédients, la nourriture, l’univers de la préparation. Pour nourrir ces projets, nous avons lancé un process de levée de fonds, c’est le bon moment. Nous allons également pousser le digital et recruter, l’effectif sera doublé d’ici la fin de l’année pour passer à huit personnes employées. Je poursuis le vœu d’une belle société éthique où les gens sont heureux.