Olivier Caspar, Verreries Brosse

Rares sont les fournisseurs qui, à l’image des Verreries Brosse, peuvent se vanter d’avoir accompagné le développement de plus prestigieuses marques de la parfumerie de luxe française depuis la fin du 19e siècle jusqu’à nos jours. Fondée en 1854, la société aura pour clients à partir des années 1920 des marques comme Chanel, Lanvin, Carven, Patou ou Guerlain. « Un héritage et une mission qui continuent d’être, pour les Verreries Brosse, un honneur et une responsabilité,  » souligne Olivier Caspar, directeur général de l’entreprise.

Mais le poids de cet héritage aurait pu être fatal au verrier qui, à l’heure de la production industrielle en automatique, était resté fidèle au seul procédé semi-automatique, garantissant une qualité sans faille, mais le contraignant à se spécialiser peu à peu dans la fabrication des flacons très haut de gamme pour extraits de parfum et dans les factices géants.

Culture du luxe

En 2002, c’est l’intégration des Verreries Brosse au sein du groupe verrier italien Zignago Vetro qui fait entrer l’entreprise dans une nouvelle ère. La mise en service d’un nouveau four automatique permet, à partir de 2009, de doubler la capacité de production et surtout de répondre à la demande de verre en grande série, avec un objectif stratégique : transférer à la production automatique la culture du haut de gamme et l’exigence de qualité de la production semi-automatique.

Mais les Verreries Brosse ne renoncent pas à la production semi-automatique, leur savoir-faire historique, qu’elles sont les dernières à maîtriser en Europe. La combinaison de l’outil automatique et semi-automatique permet aujourd’hui à l’entreprise d’être le seul verrier européen capable de gérer la totalité de la gamme de flacons d’une société de luxe : miniatures, extraits, flacons, factices, bouchons, pots et carafes…

« Avec l’outil automatique, il est possible de fabriquer en une journée de production a minima 30 000 pièces. Mais que faire pour un marché test ou une série limitée à 5 000 pièces ? Mettre à disposition l’outil semi automatique. Être différents et stratégiques, voilà l’engagement des Verreries Brosse vis-à-vis du marché. Avec cette capacité à répondre à la demande d’un client qui souhaite 1 million de flacons, et tout aussi bien, à son projet de pré-test, ou de petite série de quelques milliers de pièces, avec un prix adapté selon le procédé utilisé. Tout ceci grâce à la complémentarité, unique sur le marché, de ses deux outils,  » explique l’entreprise.

Stratégie de croissance

Fort de ses atouts, complétés par un catalogue d’une vingtaine de flacons standards (dont 2 lancements lors du salon Luxe Pack Monaco 2014 et deux nouveaux modèles prévus pour l’édition 2015), le fournisseur ambitionne de défier les leaders du secteur et de redevenir un acteur incontournable du flaconnage haut de gamme.

Pour cela, les Verreries Brosse misent sur la croissance de leur activité en automatique dans le parfum, et de leur activité en semi-automatique dans le secteur des vins et spiritueux de haut de gamme. Le tout en restant fidèles à une exigence de qualité sans concession, qui passe notamment par un contrôle unitaire visuel pour toutes les lignes. « L’œil humain est indispensable, il est capable de voir des défauts non perçus par les caméras, » explique Laurent Santarelli, le Directeur de l’usine de Vieux-Rouen-sur-Bresle.

Le parachèvement est travaillé en collaboration avec le groupe Nigermat Pariche. « Ce partenariat avec un spécialiste de la décoration, également présent dans la vallée de la Bresle, nous permet également de faire du développement,  » précise Olivier Caspar.

En fait, les Verreries Brosse ont fait le choix de concentrer leurs investissements sur la production de verre, avec deux axes principaux de recherches : la répartition du verre et la décoration interne des flacons. Les premiers résultats devraient être visibles lors de la prochaine édition du salon Luxe Pack à Monaco, du 21 au 23 octobre prochains.