Une série d’annonces qui fait suite, on peut le rappeler, à celle de la reprise il y a quelques mois du plus gros américain du secteur, Kirker Enterprises par le groupe, également américain, RPM International. Redistribution des cartes, concentrations, ce secteur ne cesse d’être fortement convoité. Et pour cause…

La consommation de vernis à ongles a littéralement explosé au cours de ces dix dernières années dans le monde mais aussi en France. Les taux de progression annuels de ce produit ont de quoi faire rêver tous les industriels. On parle d’une véritable « vernis mania », avec des acheteuses toujours plus nombreuses (20% des Françaises par exemple), et des quantités toujours plus importantes (2,4 unités par acheteuse).

Intercos et Fareva : deux nouveaux entrants !

Dario Ferrari

Du côté du groupe Intercos, la reprise de son confrère DropNail n’est pas une surprise. Dario Ferrari, le pésident du groupe italien, n’avait jamais caché son intérêt pour ce secteur. Dans l’univers du maquillage, le vernis reste un créneau important. Drop Nail srl est en fait un nouvel acteur dans le vernis à ongles, installé depuis deux ans dans la région de Crema. Son atelier de production d’une surface de 1500 m² affiche à ce jour une capacité de 1800 tonnes/an ou 180 millions d’unités/an. Pour Dario Ferrari, « avec l’arrivée de cette société spécialisée dans la production de vernis à ongles, nous allons pouvoir faire jouer à fond les synergies qui existent entre nous. DropNail va ainsi pouvoir bénéficier non seulement de notre implantation industrielle internationale (Europe, États-Unis, Asie, Brésil) où nous allons investir dans des lignes de remplissage, mais aussi de la capacité de recherches et de développement d’Intercos qui, comme vous le savez, est grande. De notre côté, nous bénéficions d’un très bon outil industriel dont la capacité est actuellement largement suffisante. Nous bénéficions aussi de leur bonne implantation commerciale au Brésil.  »

Bernard Fraisse

En ce qui concerne le groupe français Fareva, son Pdg Bernard Fraisse considère que l’acquisition de Chromavis permet surtout « de prendre une place importante dans le maquillage avec l’expertise reconnue de Chromavis dans ce domaine.  » En effet, ajoute-t-il, «  le vernis ne représente que 30% de son chiffre d’affaires.  » En pratique, Chromavis sera maître d’œuvre dans l’activité maquillage du groupe. « Les synergies sont nombreuses notamment au niveau de la complémentarité de la clientèle ainsi que des implantations industrielles de Fareva et des implantations commerciales de Chromavis. D’autre part, au travers de cette acquisition, Fareva affiche clairement sa volonté d’être présent et d investir mondialement dans l’innovation et la R&D  ».

Un secteur fortement concurrentiel

Du côté des deux autres principaux acteurs du marché dont le français Fiabila qui réalise le plus gros chiffre d’affaires mondial consolidé en vernis à ongles, mais aussi le luxembourgeois IL Cosmetics, les investissements ont été constants au cours de ces derniers mois.

Pierre Miasnik

Début 2012, Pierre Miasnik, Président de Fiabila annonçait l’ouverture d’un nouveau site de conditionnement de 3500m² en France, au Perray en Yvelines, comprenant à la fois une aire de remplissage équipée de chaînes ultra-rapides mais également deux aires de stockage, l’une destinée aux articles de conditionnement, l’autre aux matières premières inflammables. Aux États-Unis, la firme venait d’acquérir une deuxième usine qui allait être opérationnelle en mai 2013 avec, à la clé, une extension de ce site en janvier 2014. Deux actions conjointes qui ont permis à la firme française de doubler purement et simplement son activité Outre-Atlantique. Troisième action, l’Inde où Fiabila vient de terminer la construction de sa deuxième usine (3500 m²). Enfin, il y a tout juste un an la firme française confirmait, par la voix de son Président Pierre Miasnik, la mise en place d’une unité de fabrication et de conditionnement de vernis en Chine, à Kunshan. Démarrage qui a été effectif au début de cette année. Une opération réalisée en joint-venture avec le groupe Shya Hsin. Et Pierre Miasnik insiste : «  nos investissements concernent uniquement le vernis à ongles et pas d’autres produits !  »

De son côté, IL Cosmetics a également accéléré le rythme de ses investissements avec, entre autres, la création d’une nouvelle entité au Royaume-Uni et l’augmentation des investissements en recherche et développement. Le groupe basé au Luxembourg, s’appuie sur la forte progression de son activité (+25% en 2012, et plus de 20% en moyenne au cours des dernières années) pour poursuivre le programme d’investissements décidé en 2012. Le pôle R&D a ainsi vu ses investissements triplés en 2013 et le groupe a construit un tout nouveau laboratoire au Luxembourg. Par ailleurs, le site de production du Luxembourg s’est agrandi avec une nouvelle unité de fabrication pour répondre à la croissance des activités de la société.