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Le procureur général de l’État de New York, Eric T. Schneiderman, et le député de Assemblée d’état, Robert K. Sweeney, ont dévoilé un projet de loi visant à interdire la vente dans l’état de New York de produits cosmétiques contenant de très petites particules de plastique.

Particules de moins de 5mm

Des études récentes ont montré des niveaux élevés de ces perles de plastique dans les eaux newyorkaises du lac Érié, et ont révélé que la plupart des eaux de l’État étaient polluées. Lorsque les consommateurs utilisent chez eux des produits contenant des microbilles, celles-ci se retrouvent dans les égouts. En raison de leur petite taille et de leur flottabilité, les microbilles échappent aux systèmes de traitement des stations d’épuration et sont rejetés dans les rivières, les lacs et les océans. « Des Grands Lacs à Long Island Sound en passant par l’Hudson, notre engagement à protéger et à restaurer les eaux de New York fait partie de nos responsabilités les plus importantes,  » Souligne Eric T. Schneiderman.

S’il est adopté, le Microbead-Free Waters Act interdira la production, la fabrication, la distribution et la vente dans l’état de New York de tout produit cosmétique contenant des particules de plastique d’une taille inférieure à 5 millimètres.

New York Microbead-Free Waters Act

La Californie aussi

En Californie, le député de l’assemblée d’état Richard Bloom a déposé un projet de loi le 13 février pour interdire la vente de produits cosmétiques contenant des microparticules de plastique. Selon le texte, la vente de produits de nettoyage ou de soins de la personne contenant des microplastiques pourrait être interdite au 1er Janvier 2016.

California Waste management : microplastics

« Nous n’avons pas d’autre choix que d’éliminer cette pollution à la source. Attendre ne fera qu’aggraver le problème et le coût du nettoyage, » soutient Richard Bloom.

L’Oréal, retrait total d’ici 2017

C’est dans ce contexte que L’Oréal a fait part le 12 février de sa décision de ne plus utiliser des microbilles de polyéthylène dans ses produits exfoliant d’ici 2017. Ce désengagement sera réalisé en premier pour Biotherm (2014) puis The Body Shop (2015) avant d’être étendu à l’ensemble des marques du Groupe en 2017.

« Dès que L’Oréal a eu connaissance des préoccupations sur l’impact environnemental des microbilles de polyéthylènes dans ses produits gommant, la Recherche de L’Oréal a examiné la question et a pris la décision d’un désengagement progressif,  » explique le fabricant français de cosmétiques, qui dispose depuis 1995 d’un laboratoire de recherche dédié à l’évaluation de l’impact de ses formules sur les milieux marins.

L’Oréal précise toutefois que substituer un ingrédient n’est jamais une chose simple. «  Il faut en effet analyser et identifier une ou des alternatives viables qui doivent répondre à différents critères (notamment la sécurité humaine et environnementale, l’efficacité, l’approvisionnement durable en matière première et le coût global).  » Dans ce cas, le groupe indique s’intéresser aux alternatives naturelles, telles que les particules minérales ou les noyaux de fruits.

D’autres fabricants de cosmétiques, tels que Unilever et Johnson & Johnson ont déjà annoncé leur intention de supprimer les microbilles de plastique de leurs produits.

Plusieurs organisations non gouvernementales se battent contre les perles microplastiques via la campagne "Beat the Microbead". En 2012, deux associations néerlandaises de protection de l’environnement ont lancé une application pour aider les consommateurs à identifier les produits contenant ces matériaux. Le Programme des Nations Unies pour l’Environnement les a rejointes l’an dernier pour donner à l’application une portée internationale, au-delà des Pays-Bas.