Dominique Bouvier, CED, et Louis Lamy, Givaudan - Photo : © Christelle Becam / Lyon Reportage

La plante et son environnement

Pour le Professeur Gilles Comte, responsable du Centre d’études des substances naturelles, le végétal doit être considéré dans son environnement. Les plantes ne vivent pas seules, elles sont en interaction avec des prédateurs mais aussi des conditions de température, de stress hydrique, de composition du sol qui ont une influence sur leur développement. « Nous nous intéressons notamment aux interactions entre plantes et bactéries. Nous cherchons à savoir quels sont les impacts des bactéries sur le métabolisme de la plante mais aussi comment la plante agit sur les bactéries ?  ». Cette écologie chimique s’appuie sur des puissants outils d’analyse qui font appel à la génomique.

De nouvelles méthodes d’extraction

Fluides supercritiques, extraction aqueuse enzymatique, utilisation de solvants NaDES … les stratégies pour recueillir les composés d’intérêt à partir du matériel végétal évoluent et se diversifient rapidement, pour toujours plus d’efficacité et un moindre impact environnemental. L’extraction au solvant laisse la place à des techniques plus vertes et apportant des composés aux profils enrichis.

« Avec l’extraction au CO2 supercritique, il est possible de moduler la composition des extraits obtenus ce qui n’est pas le cas pour l’hydro distillation ou encore l’extraction au solvant,  » précise Karima Benaissi, technical manager chez Innovations Fluides Supercritiques.

Virginie Chartron, Gattefossé, et Patrice André, Botanicosm’ethic - Photo : © Christelle Becam / Lyon Reportage

De son côté, Gattefossé s’est engagé depuis 2012 dans un vaste programme de recherche sur les nouveaux solvants NaDES directement inspirés de la façon dont les métabolites sont solubilisés dans la cellule végétale. « Les perspectives sont nombreuses, c’est un sujet très récemment décrit dans la littérature notamment par le Pr Robert Verpoorte de l’Université de Leiden aux Pays-Bas,  » explique Virginie Charton, ingénieur de recherche chez Gattefossé.

Diversité des produits

Le végétal ne pourrait pas révéler tout son potentiel sans l’utilisation des biotechnologies qui optimisent les réponses et élargissent le champ des possibles. « Nous utilisons le potentiel racinaire des plantes via notre technologie des plantes à traire pour atteindre les métabolites secondaires des plantes et avoir des rendements 300 fois supérieurs à ceux que l’on obtiendrait avec des cultures traditionnelles,  » précise Anaïs Thevenin-Gavoille de PAT.

Au final, un congrès très riche où les experts du génie des procédés, de la sécurité, de l’efficacité, de la formulation ont pu explorer toutes les facettes de la néochimie végétale et son utilisation dans l’industrie des cosmétiques, dans une ambiance chaleureuse et conviviale.