Pour la première fois, une étude dévoile les grandes tendances d’achat de produits de beauté dans le circuit sélectif (parfumeries et grands magasins) dans les principales villes de France. La société d’études de marché spécialisée The NPD Group s’est associée à Experian, un expert du traitement de l’information, pour dévoiler une véritable carte de France des ventes de la beauté de prestige.

Au premier semestre 2017, la capitale affiche une progression de 6 % des ventes sur le secteur et redevient la locomotive de la beauté.

L’étude passe en revue les habitudes d’achat de produits de beauté du circuit sélectif dans les 10 plus grandes villes de France, selon la structure et l’évolution de la population.

Démographie et tourisme

Sans surprise, les villes les plus dynamiques d’un point de vue démographique sont aussi celles qui affichent les meilleurs résultats en termes d’évolution des ventes. Ainsi, alors que les marques du circuit sélectif ont enregistré un recul global de -2 % en France en 2016, les performances des grandes villes bénéficiant d’un certain dynamisme démographique montrent au contraire une bien meilleure résistance. Bordeaux et Toulouse, par exemple, maintiennent leur niveau de vente en 2016 par rapport à 2015 grâce à l’évolution de leur population (+ 3 % et + 4 % respectivement entre 2013 et 2016). À l’inverse, expliquent The NPD Group et Experian, là où la population n’a que faiblement augmenté comme pour la zone Lille Roubaix-Tourcoing (+ 1 %) les ventes de produits Prestige ont tendance à baisser (-3 %).

Autre facteur à prendre en compte : le tourisme. En 2016 Paris avait été marquée par un fort recul de sa fréquentation touristique (-1,5 million de touristes sur l’année), ce qui avait particulièrement affecté le circuit sélectif, en recul de -9 % en valeur par rapport à 2015. Au premier semestre 2017, la capitale affiche une progression de 6 % des ventes sur le secteur et redevient la locomotive de la beauté. « L’afflux touristique exceptionnel que connaissent Paris et la région Ile-de-France depuis le début de l’année (la plus haute fréquentation touristique depuis 10 ans) contribue largement à cette inversion de tendance, » expliquent les auteurs de l’étude.

Âge et revenu segmentent les ventes par catégories

La structure par âge de la population impacte également les tendances locales. Là où les 18-34 ans sont surreprésentés, les ventes de produits de maquillage enregistrent de meilleurs résultats. À Lyon par exemple, où la proportion des Millénials est 1,5 fois plus importante que la moyenne hexagonale, le poids du maquillage est de 18 % en valeur (contre 15 % au niveau national en 2016). Même constat du côté de Montpellier qui concentre une forte part de 18-34 ans et où les ventes de maquillage sont plus importantes qu’au niveau national (17% vs 15%).

Par contraste, les villes « seniors », font la part belle au segment des soins et cela s’accentue dans les agglomérations où le pouvoir d’achat est très élevé. Après Paris, c’est Nice - où les + de 55 ans sont surreprésentés - qui affiche la plus grande part de produits de soin (22 % contre 17 % au niveau national). Outre les produits solaires, les produits anti-âge y sont plus plébiscités qu’ailleurs et représentent 10 % des ventes totales contre 8% sur la moyenne France.

De plus, la dépense moyenne en produits de soin anti-âge est plus importante dans les villes où le revenu moyen des ménages est plus élevé et où l’on trouve une large proportion de seniors. La dépense moyenne pour un soin anti-âge à Nice est d’environ 100 euros contre 80 euros à Lille (le revenu moyen des ménages à Lille est inférieur de 25% à celui des ménages de Nice).